peinture

Charles Prime

ENTRETIEN

 

Quels sont les bénéfices d’une résidence à Montmartre, à la Cité internationale des arts ?

 

"Le bénéfice principal de ma résidence ici pendant 8 mois a été de pouvoir profiter du bain culturel parisien, la possibilité de voir quantité de collections, d'expositions ainsi que, étant assez cinéphile, nombre de films, vieux et récents.

L'île de la Réunion est en soit un environnement culturel très riche et stimulant, mais pas tellement pour les arts visuels et le cinéma - il faut dire ce qui est. Or leur contact m'est indispensable. A chaque nouvelle visite un nouveau questionnement, une nouvelle inspiration. 

 


Par ailleurs le cadre de travail est idéal, tant au niveau de l'atelier dont j'ai profité, de son emplacement et de sa tranquillité, que de l'équipe de la Cité que l'on sent très à écoute et toujours prête à soutenir les projets, voire à en prendre l'initiative.

Il faut aussi dire que le simple fait de résider ici augmente mécaniquement votre visibilité. Du fait déjà du soutien et de la communication de l'équipe de la Cité, mais aussi des contacts avec les autres artistes venant... de partout !"

 

 

Quels sont vos projets en cours ?

 

"Grâce justement à ces contacts, j'ai pu faire une première exposition en galerie à Paris cet hiver.

Une de mes toiles a également été montrée dans le hall d'accueil de la Cité internationale des arts au même moment. 

 


Le prochain projet est une exposition solo à la Cité Des Arts de la Réunion. C'est un projet important pour moi. Tant du point de vue du volume (il y a 240m2 à orchestrer !) que sur le plan affectif.

Les œuvres sont en ce moment même sur un cargo en direction de la Réunion, à mon retour en mai je les réceptionne, effectue quelques finitions et démarre le travail de scénographie en collaboration avec l'institution."

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

Depuis plusieurs années Charles Prime poursuit un travail pictural et une réflexion sur la peinture de paysage, sa tradition et son actualité. D’abord assez fidèle aux maîtres anciens qui ont formé son œil, le 17ème siècle français et hollandais, le romantisme allemand et anglais, il a progressivement intégré des éléments plus personnels et actuels à ses compositions. Tout en continuant de représenter des sites naturels, il concentre désormais son attention sur l’interaction de personnages avec le paysage. A l’aide d’éléments photographiques disparates (sites naturels, personnages contemporains, objets, végétation, panneaux…) il recompose des scènes touristiques, de voyage, de randonnée, de camping, d’exploration.

 

A travers ses compositions, Charles Prime met évidence le contraste entre l’immuabilité des paysages, et l’actualité d’une activité humaine quelconque. Le sublime des lieux est très souvent court-circuité ou accentué par la légèreté, l’absurdité ou l’intimité d’une scène humaine de notre temps.

 

Ses compositions révèlent un « avant », un « après » ou un « pendant », elles amorcent une narration, et elles datent le paysage. Le paysage est à la fois peint pour lui-même mais sert aussi de décor pour une scène, comme au cinéma.

 

Ses sources sont multiples et hétérogènes ; Caspar David Friedrich, Akira Kurosawa, à Andreï Zvyaginstev, Sylvain Tesson, David Hockney mais aussi Jared Diamond. Le point commun, entre tous ces auteurs : une passion profonde pour l’adaptation de l’homme à la nature, qui habite l’artiste.

 

 

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