Bochra Taboubi et Ana Vila se sont rencontrées pendant leurs résidences à la Cité internationale des arts. Tout en abordant à la fois leurs techniques et leurs univers, elles ont tout de suite eu l'envie de croiser leurs pratiques.
Elles constatent notamment qu'elles ont toutes les deux un intérêt particulier pour la création d'un monde visuel imaginaire en se concentrant intuitivement sur la sensualité des textures et des formes organiques. Le monde qu'elles ont créé est un dialogue entre deux pratiques différentes, entre la nature et les artefacts, le dessin et la peinture, les couleurs et les lignes.
Une véritable union s'est produite entre les deux œuvres, les formes imaginaires, viscérales et primitives que Bochra Taboubi dessinent grâce à des lignes et des textures inspirées par les profondeurs de la mer ; et la présence du matériau dans la technique qu'Ana Vila utilise intuitivement depuis dix ans, qui est inspirée d'une peinture industrielle transformée en différentes formes organiques.
En apportant subjectivement leurs procédés, une plateforme commune est née. Cette nouvelle pratique qui a subi la pression des couleurs et des lignes, crée un autre morceau de langage sémiotique avec des références provenant de différentes parties du monde. Les œuvres que les deux artistes ont créées interagissent dans le temps, suivant un enchevêtrement de sédimentation, créant ainsi une sorte de fossiles "stratigraphiques".
Cette expérience est une exploration de la texture matérielle et graphique.
Bochra Taboubi (Tunisie) est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme de Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine de Tunisie.
Ana Vila (Argentine) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts.