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Jeanne Berbinau Aubry

ENTRETIEN

 

Une résidence à Montmartre, à la Cité internationale des arts, c'est comment ? 

 
"En réalité, c’est assez irréel. Vivre ainsi en haut d’une colline qui surplombe Paris, au milieu d’un jardin caché ou règne une atmosphère particulière, on se sent vite très chanceux d’être là.
La configuration des lieux et de la résidence a rendu très facile l’échange avec les autres artistes, dont je compte désormais certains parmis mes amis, et avec qui nous avons de nombreuses conversations, souvent autour d’un café ou d’un pastis."

 

Quels sont vos projets en cours ?

 

"En ce moment, je travaille parallèlement sur plusieurs projets. 

Je poursuis mon travail d’expérimentation et de sculpture, en m’intéressant par exemple actuellement à la circulation du courant électrique dans une broderie au fil d’or, à la distillation de cigüe des jardins de la cité, ou à produire des néons fonctionnels à partir de rebus en cristal.

L’exposition Bad girls do it well a par ailleurs été l’occasion de présenter les premiers essais liés à mes recherches sur la cristallisation du bismuth ou sur le système des baromètres de Fitzroy, ainsi que le début d’une collaboration avec Rebecca Topakian, résidente de l’atelier G1."

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

« Du sabotage considéré comme un des beaux-arts.

Durant ses études à la Villa Arson, Jeanne Berbinau Aubry a incorporé une série variée de micro-savoirs en chimie, biologie, physique, etc. Cet appétit de connaissances n’était pas porté ce- pendant par un désir pur de science, une volonté de contempler hors du monde quelques idées célestes, mais par l’obsession quasi inverse de faire dérailler toutes les choses dans son entourage direct. Sa pratique s’approche le plus d’une entreprise (esthétique) de sabotage systématisé. Si Jeanne Berbinau Aubry s’est intéressée aux circuits électriques ou au processus de cristallisation, ce n’est pas ainsi pour comprendre les mécanismes de l’univers mais pour créer une lanterne magique-infernale ou un néon qui conspire à sa propre extinction. Sa libido sciendi est avant tout une libido delendi (en beauté). Et son ambition dans le domaine ne cesse de s’élargir puisque ses derniers projets impliquent le toit de l’Opéra Garnier et des plantes transformées en luminaires. A nous deux Paris donc ! Et à nous deux la Nature ! »

 

Patrice Blouin, 2016

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