Table au Lion, Élamite Linéaire, Musée du Louvre|_@_|Lion Table, Linear Elamite, Louvre Museum
arts plastiques

Polaris

Sara Kamalvand • Commissariat de Claire Luna

du 22 au 31 mars 2021

Petite Galerie - Cité internationale des arts
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Un rôle fatidique, une fonction cruciale. Huit fois plus massive que le soleil et deux mille fois plus lumineuse. A une distance de quatre cents années lumière de la planète terre, Polaris, ou Mithra – comme l’ont désigné les Rois Mages, ces prêtres astrologues iraniens –, se trouve dans le même axe de la rotation de la terre. En apparence, Polaris est le seul point fixe de la voûte céleste et donne ainsi la position du pôle nord. C’est à partir d’elle que les Rois Mages, dont Zoroastre fut l’emblème, ont calculé le premier calendrier solaire. 

 

La première écriture (1) naît à la croisée du calcul des cycles célestes et des systèmes d’irrigation. Cette écriture est une géométrie pure. En effet, pour subsister à l’extrême aridité des plateaux hostiles de l’Iran, les Perses ont puisé dans les eaux souterraines. Ils ont accédé à cette ressource invisible en inventant le qanat, une technique d’extraction de l’eau. Et de cette résurgence apparaissent les jardins – de  véritables intercesseurs ou miroirs, passeurs de formes, entre le souterrain et le cosmos.  

 

En arpentant le territoire et le ciel, dans la tentative d’une compréhension du monde pour l’habiter, l’acte de mesurer s’impose. Cette mesure, soit la géométrie, provient directement de la mécanique optique de l’être humain. L’œil perçoit nécessairement tous les objets selon une logique linéaire et orthogonale. Cette expérience esthétique de l’espace exprime à la fois un langage, l’architecture et la mesure du temps. A l’heure des inquiétudes de l’anthropocène, cette vision rationnelle du monde peut-elle toujours être considérée comme l’art de voir les choses justes ? 


 

Cette exposition de Sara Kamalvand (Canada/Iran, en résidence à la Cité internationale des arts en partenariat avec La Casa de Velazquez) est présentée sous le commissariat de Claire Luna (France, lauréate du programme "Cité internationale des arts & Centre national des arts plastiques").

Elle s’inscrit dans un cycle de trois expositions et plusieurs événements proposées par Claire Luna : La Rencontre des eaux.

 

Sara Kamalvand, architecte et artiste, aborde dans ses projets des questions telles que le changement climatique, l’épuisement des ressources et l’empreinte écologique à travers le patrimoine, la conservation et la mémoire. Depuis 2012, elle mène un travail de recherche prospective sur un réseau d’irrigation millénaire et oublié à l’origine des villes de Téhéran, Palerme et Madrid. Elle a publié son premier livre Le Monument Invisible en 2020. Professeure invitée à l’École Spéciale d’Architecture, l’École de Paysage de Versailles, l'École Nationale d'Architecture de Marrakech, elle est lauréate de l'Académie de France à Madrid en 2020.

informations pratiques

Visible tous les jours depuis la galerie extérieure
Visites sur rendez-vous du lundi au vendredi • 
Ouvert le samedi, de 14h à 18h

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