ENTRETIEN
Votre parcours avant d'être en résidence à la Cité internationale des arts ?
"Nous nous sommes rencontrés à Londres au Royal College of Art en 2012 et avons commencé à travailler ensemble avant d'être un couple.
Tout s'est enchaîné ensuite assez rapidement et de manière organique. Venant d'horizons mixtes très différents, nous trouvions intéressant de confronter, collaborer nos idées lors d'expositions. C'est à la suite de conseils d'un directeur de galerie lors d'une exposition à Bucarest, en 2016 où nous présentions notre première oeuvre réalisée à deux, que nous avons pris la décision d'arrêter nos carrières respectives afin de se concentrer sur notre duo artistique.
L'annonce du Brexit a déclenché l'envie de partir à nouveau, Berlin raisonnait comme une évidence où sa vie plus calme et des contraintes économiques moindres nous permettraient de travailler en profondeur sur notre identité artistique en tant que duo. Après trois ans de travail assidu et de tests plus ou moins réussis, nous avons présenté notre exposition personnelle à Tokyo en 2019 qui dessine les lignes directrices de notre identité en tant que duo.
Travaillant principalement avec le médium de sculpture et de réalité virtuelle formant nos installations, nous voyons notre pratique plus proche du processus d'un peintre que d'un sculpteur où nous créons nos propres couleurs et formes ne référant pas à la réalité existante. Depuis nous vivons entre Berlin, Tokyo et la Provence."
Quelques mots sur votre exposition à venir dans la Petite Galerie ?
"L'exposition à la Petite Galerie durant notre résidence à la Cité internationale des arts est une véritable chance pour nous de travailler pour la première fois avec une institution française et des professionnels de l'art français tel que Loïc le Gall qui écrit les mots accompagnant cette exposition. Nous avons le sentiment que ce nouveau dialogue porte notre travail et compréhension à un niveau supérieur qui permet de développer de nouvelles et stimulantes directions.
Pour notre première exposition personnelle à Paris, nous voulions développer le processus de l'installation immersive à travers le contact direct entre le public et nos oeuvres.
Nous avons souhaité travailler avec cet espace à l'emplacement et architecture unique et créer une réalité différente à travers la couleur des murs, la moquette douce et épaisse tous dans des tons chair rose. Ceci afin d'apporter une atmosphère et un sentiment de bien-être et de sérénité chez le spectateur agrémenté par le son de la réalité virtuelle tournant inlassablement en boucle. Nous avons également développé un nouveau système de structure et sculptures sur rails que le spectateur peut faire mouvoir dans la galerie. Le contact direct, le toucher avec l'oeuvre est quelque chose de primordiale dans notre pratique et le lieu de la Petite Galerie était idéal pour développer notre travail dans cette direction."
BIOGRAPHIE