Le concept d'esprit animal s’est transformé à travers l’histoire. Il y a 2500 ans, il était connu sous le nom de "spiritus animalis", un esprit se déplaçant à travers les nerfs du corps humain, responsable des sensations et du contrôle moteur. Beaucoup plus tard, il est apparu dans la théorie de John Maynard Keynes sur l'irrationalité humaine, prenant le dessus sur la soi-disant main invisible du marché. Ainsi, l'esprit animal devient les émotions humaines qui motivent les décisions, impossibles à prévoir.
Plus tard, l'esprit animal s'est transformé en l'animal spirituel de nombreux acteurs économiques. Les gros chats paresseux, les faucons et les colombes qui se disputent la régulation de l'inflation, les vautours avides, la licorne tant désirée... pour ne citer que quelques termes courants du vocabulaire commercial. Ainsi, ce pouvoir antique et mystérieux s'est transformé en une allégorie contemporaine, une fable animalière qui parle de tragédies économiques se jouant sur la scène des marchés.
Capturés dans leurs démarches nocturnes par le biais d’une caméra thermique, un certain nombre de ces animaux spirituels sont représentés dans les petites tapisseries de Maria Szakats, un clin d'œil à un ancien moyen de raconter des histoires : l'arras tissé ou brodé. Apparemment pris sur le fait, certains de ces animaux spirituels semblent avoir des intentions malveillantes, tandis que d'autres tiennent fermement leur position.
Une tapisserie plus grande représentant le soleil émet une lueur brumeuse, mettant en lumière ces créatures et leurs machinations.
Maria Szakats (Autriche) est en résidence par le biais du programme « 2-12 » de la Cité internationale des arts