ENTRETIEN
Quels sont les avantages d'une résidence à la Cité internationale des arts ?
En tant que compositrice, chanteuse et violoniste, la résidence m'a permis de rencontrer de nombreux musiciens talentueux et de découvrir des styles de musiques interessants. J'ai eu la chance de travailler avec certains d'entre eux, comme Ghasen Fendri originaire de Tunisie, ou encore Victor Beneve et Bilyana Furnadzhieva de Bulgarie (autour de leur très beau projet crystal sound où je collabore avec Lea Dudzik). Grâce à ces rencontres, mes propres créations ont pu se construire et se renforcer.
La Cité internationale des arts est un lieu culturel de très grande qualité qui m'a ouvert de nombreuses portes et nous a permis à mon mari – qui est aussi musicien et qui vit et travaille avec moi depuis 16 ans – et moi de créer de nombreux contacts.
Vous avez pu présenter vos projets lors de concerts à la Cité internationale des arts, des retours à ce sujet ?
"Les retours que nous avons eu pour notre projet était vraiment bons et positifs, et pas uniquement pour des projets nouveaux.
Ce fut vraiment réconfortant et motivant pour nous, musiciens qui avons vécu et travaillé la plupart de notre vie dans une situation et une atmosphère difficile liées à un pays comme l'Iran, de pouvoir voir la réaction du public et des autres artistes. Cela nous a donné encore plus confiance en ce que nous faisons et nous allons travailler encore plus pour continuer à avancer sur ce chemin musical."
BIOGRAPHIE
Aïda Nosrat chante et joue du violon, nourrie de ses racines azéries. Babak Amir Mobasher est lui guitariste. Ensemble, ils forment le duo Manushan et explorent l'univers gitan espagnol mais aussi ses cousinages dans le jazz manouche ou les musiques tsiganes et de l'Europe centrale.
Ces deux iraniens si dissemblables explorent aussi le jazz américain, des ryhtmes brésiliens, des mélodies turques ou du sud de l'Iran, des musiques celtes ou klezmer et rien ne semble artificiel tant les mariages semblent couler de sourcer.
A travers Manushan, Aïda Nosrar et Babak Amir Mobasher ont décidé d'explorer l'héritage spirituel du peuple manouche avec une musique aussi enracinée qu'ouverte au monde, aussi audiacieuse que respectueuse du passé. Comme ils l'indiquent en persan : il s'agit d'une musique acoustique contemporaine irannienne.