arts visuels

Lolita Bourdon

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Lolita Bourdon est née en 1996 à Saint Denis de la Réunion. Elle commence ses études à Cape Town (Afrique du Sud) en design de mode, puis rentre aux beaux-arts de la Réunion en 2015. Elle intègre pendant un an la classe de peinture de Jutta Koether à la HFBK de Hamburg en Allemagne et obtient en 2020 son DNSEP avec les félicitations du jury. Après plusieurs résidences (Friche 2020, Jardin d’Eden 2021), elle remporte le grand prix du tropical Drawing Festival sur son île natale.

 

Utilisant comme principal médium d’expression la peinture et le dessin, Lolita Bourdon se nourrit de tout ce qui l’entoure, ne faisant aucune distinction entre les sources, les genres, les écoles, les mouvements, les classes, les époques. Tout est remis à zéro, il n’y a pas de sujets plus nobles, plus justes ou plus profonds qu’un autre. La totalité de son environnement devient alors matière à peindre. L’atelier est, pour elle, un lieu primordial. C'est dans le faire, l’expérimentation et en particulier les échecs qu’elle puisse son énergie. Il lui faut construire, reconstruire, déconstruire les images. Elle écoute sa peinture comme un dévot suivrait sa religion, et tente ainsi d’explorer les différentes pistes qu’elle ouvre.

 

Peu à peu sa peinture s’est remplie de signes et de symboles, prenant ainsi le parti pris de la simplification. Il n’est plus question d’abstraction ou de figuration, de représentation ou d’imagination, le cheminement possède plus de valeur à ses yeux que l’œuvre finie car quand tout est terminé́, il lui faut tout juste recommencer, encore et encore.

Reconnaissable par sa palette flamboyante, sa peinture se veut une exploration libre de la forme et de la couleur. Elle tente ainsi de questionner, non sans humour et provocation, nos conceptions et nos présomptions sur notre réalité environnante, remettant en cause la vision d’un monde cohérent, d’une époque qui nous en fait voir de toutes les couleurs, et également le statut même de l’artiste.

 

Elle perçoit son travail comme un espace de réflexion sur l’acte de peindre, de regarder, et notamment sur la multiplicité́ des points de vue selon qui regarde, quand, où et comment. Que devons-nous montrer ? Que devons-nous cacher ? Existe-t-il encore des interdits dans le monde de l’art ? Voilà des questions qui reviennent souvent dans sa pratique. Affamée d’images, elle pioche dans l’histoire de l’art sans hiérarchie, spontanément, à la manière d’un pâtissier qui mélangerait différents ingrédients pour réussir sa recette, et faire monter la crème sans qu’elle ne tourne en beurre.

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