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Jean-Charles de Quillacq & Arlène Berceliot Courtin

Side to Side #3 — Dialogues entre artistes et commissaires

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Qu’est-ce qu’une rencontre ? Alors même que la crise sanitaire et le contexte épidémiologique actuel nous oblige à une distanciation sociale, il semblait important de revenir sur la notion même de rencontre. Ainsi cette conversation initiée avec Jean-Charles de Quillacq tente d’évoquer la rencontre en tant que composant autonome de son travail – tel un lieu, un événement, un phénomène, un matériau à part entière.

 

Il sera notamment question de prothèses à caractères relationnels autour desquelles se retrouver, de masque intégral, de reproduction de larmes artificiellement stimulées à l’aide de gels lacrymogènes à base de poivre appliqués sur les paupières ou pour le dire autrement d’une certaine forme de mécanisation des sentiments mais aussi du Manifeste Contra-Sexuel de Paul B. Preciado, de la marque du genre avant-dernier chapitre de La Pensée Straight de Monique Wittig, du nouveau roman, de corps et de sujets parlants, d’un "je" pluriel voire d’un "je" augmenté, de suppléments aussi appelés barres d’appuis ou poignées de soutiens recouverts de résine époxy contaminée, de doubles vivants, d’automatisation de la relation avec l’œuvre ou encore de connexions internet instables, de certain.e.s auteur.e.s qui parlent à notre place et finalement d’Autofonction – la prochaine exposition personnelle de l’artiste à la galerie Marcelle Alix visible sur rendez-vous.

 

Né en 1979, Jean-Charles de Quillacq a étudié à l’École des beaux-arts de Lyon et à la Weißensee Kunsthochschule de Berlin. Depuis 2011, quand il était résident à la Rijksakademie à Amsterdam, il travaille la résine époxy qu’il malaxe comme une "matière psychique". Il y incorpore d’autres substances comme la nicotine, l’urine, des graisses de poissons, du Viagra, ou encore souffle dessus de l’encre bleue de stylos billes. Cet astreignant travail de la bouche souligne l’importance de l’aspect performatif et de l’oralité dans sa pratique, presque buccale. Il développe des ensembles de sculptures à la fois conceptuels et fétichistes (extrait de la publication Saint-Pierre-des-Corps, Editions Sombres torrents, 2019).

 

Arlène Berceliot Courtin

 

Arlène Berceliot Courtin

Arlène Berceliot Courtin est curatrice et critique d’art indépendante, doctorante en études américaines au Centre de Recherches Anglophones — Université Paris Nanterre, membre du conseil d’administration du CEA (Association française des Commissaires d’Exposition), AICA France (Association Internationale des Critiques d’Art), IKT (International Association of Curators of Contemporary Art) et fondatrice de furiosa — premier bureau d’expérimentation basé à Monaco dédié à la recherche en art tout comme à l’analyse des différents concepts d’expositions initiés depuis les années 1960 dont la vocation principale est le développement d’une approche analytique et réflexive des modalités de diffusion de l’art contemporain et des pratiques curatoriales au sein de la Principauté et à l’international.

 

Depuis une dizaine d’années, elle a collaboré et organisé des expositions dans de nombreuses institutions publiques et privées parmi lesquelles Galerie des Galeries — Galeries Lafayette, Air de Paris, Shanaynay, Galerie Allen, Moins Un, La Salle de Bains, et contribué régulièrement à la presse spécialisée en France et en Europe. En 2019, elle est lauréate du programme de résidence Sur Mesure de l’Institut Français pour lequel elle initie une recherche aux États-Unis sur l’influence des théories littéraires du Nouveau Roman dans l’oeuvre chorégraphique et cinématographique de l'avant-garde américaine Yvonne Rainer au sein des archives de New York University — French Literature, Thought and Culture Department — New York, The Getty Research Institute — Los Angeles et l’Institut Mémoire de l’Edition Contemporaine — France.

Jean-Charles de Quillacq

Jean-Charles de Quillacq, né en 1979, est un artiste lauréat des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts qui vit et travaille à Zürich. Il a étudié l’art à l’école des beaux-arts de Lyon et à la Weißensee Kunsthochschule de Berlin. 

Il déve­loppe des ensem­bles de sculp­tu­res, à la fois concep­tuels et féti­chis­tes, qu’il montre, le plus sou­vent, en invi­tant d’autres person­nes à pren­dre en charge avec lui l’expo­si­tion.

 

Depuis 2011, quand il était résident à la Rijksakademie à Amsterdam, Jean-Charles de Quillacq travaille la résine epoxy qu’il malaxe inlassablement comme une "matière psychique".

 

Jean-Charles de Quillacq a participé à de nombreuses expositions collectives, notamment à la Fondation d’entreprise Ricard (Paris, 2014), à la Villa Arson (Nice, 2015), ou encore au Palais de Tokyo (Paris, 2019). 

Son travail a également fait l’objet d’expositions personnelles dont Ma système reproductive à Bétonsalon (Paris, 2019). 

Il vient de sortir un livre aux éditions Sombres torrents, où il s’entretient avec Elsa Vettier sur les différents aspects de son travail et de la relation qu’il entretient avec lui. 

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