exposition

Sara Ouhaddou

Le Déracinement

du 06 mars au 16 mai 2021

Z33 House for Contemporary Art, Design and Architecture
partenaires

             

Sous le commissariat de Silvia Franceschini, Le Déracinement est une exposition dont l'inspiration et le titre proviennent des études menées par les sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad pendant la guerre d’Algérie (1954-1962). Leurs travaux ont examiné comment le déplacement et la réinstallation forcés des paysans algériens par l'armée française ont entraîné une migration à grande échelle et l'effacement de modèles de vie qui leur sont propres.

 

En se tournant vers la Méditerranée et l'Atlantique, l'exposition présente des œuvres d'art qui réimaginent, démêlent et réécrivent les histoires coloniales et postcoloniales du déplacement.

Les artistes évoquent des fictions et des imaginations, déplaçant notre regard du confort de la terre ferme vers celui des mers agitées et des identités hybrides créées au fil des siècles, à travers des trajectoires qui sillonnent la Méditerranée et l'Atlantique. Ils remettent en question le langage de l'intégration, de l'assimilation et de l'inclusion qui est présumé dans les cadres nationaux et perturbent les concepts d'exclusion de l'appartenance.

 

 

Sara Ouhaddou présente dans l’exposition son œuvre Kharboucha – Extract : Liyam wa liyam (Days and days), une série de peintures qu’elle a réalisées pendant sa résidence à la Cité internationale des arts.

Le travail de Sara Ouhaddou traite de l'effacement de la culture locale marocaine et de la manière dont celle-ci est remodelée par l'expérience diasporique. Dans cette installation, elle part de l'histoire de sa famille : des membres de la communauté amazighe qui ont immigré en France. Ses parents n'ont jamais appris à lire ou à écrire la langue arabe, mais ils l'ont abordée de manière visuelle. Ce "regard" sur la langue est devenu le point de départ de cette sérigraphie à grande échelle, composée d'un alphabet de symboles dérivés de l'arabe et de l'amazigh tissés dans des motifs géométriques islamiques. L'alphabet représente une chanson de Hadda Al Ghitia (Kharboucha), une figure populaire et mythique de la tradition orale du Maroc rural. Ses chansons d'amour dénonçaient les injustices politiques de l'occupation coloniale française et mobilisaient une population qui ne savait ni lire ni écrire en faveur de l'émancipation des femmes et de la résistance anticoloniale. En utilisant le papier, support de l'écrit par excellence, Sara Ouhaddou aborde l'(im)possibilité de documenter les traditions orales. En imaginant un alphabet universel, l'artiste présente une manière d'habiter des positions hybrides qui nous permettent de changer sans effacer ce que nous avons été.

 

 

Sara Ouhaddou (France) est lauréate du programme "Art Explora & Cité internationale des arts".

informations pratiques

Toutes les informations pratiques sur le site web de Z33 - Maison d'Art Contemporain, Design & Architecture.

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