La situation sanitaire actuelle bouleverse la vie de chacun, nos quotidiens, nos manières de penser le monde, d’échanger. Le marché de l’art est particulièrement touché par cette situation. Foires internationales, vernissages avec foule, grands musées, autant de manières de montrer les œuvres d’art largement compromises par les restrictions dues à la pandémie.
Pourtant, l’urgence d’écouter la mélodie du monde demeure. Elle se fait même pressante. Avec patience, dans l’espace clos de l’atelier, les artistes la traduisent.
Urgemment, patiemment : l’oxymore échappe à Rosa Maria Unda Souki interviewée pendant le confinement. Elle décrit alors son état d’esprit. L’artiste sud-américaine vit cette claustration comme l’effondrement du monde auquel elle oppose la peinture. La série Tablitas para no olvidarte se lit comme un effort désespéré de stabilité. La maison d’enfance apparaît alors comme seul refuge face aux angoisses de sa vie de migrante. Sa nouvelle série Une histoire en cinq actes porte aussi la marque du confinement.
L’exposition présentera donc des œuvres créées pendant le confinement, ainsi que celles qui auraient dû être présentées à Art Paris 2020. Ces dernières, créées bien avant la pandémie, voient parfois leur lecture changée, augmentée de nos expériences nouvelles.
Afin de respecter les règles sanitaires, la Galerie Ariane Cy ne proposera pas de vernissage, mais elle sera ouverte en continu pour permettre au plus grand nombre de voir les œuvres de cette exposition collective conviant Guillaume Castel, Rosa Maria Unda Souki et William Wright.