arts visuels

Gabriel Moraes Aquino

Se souvenir de certaines des actions qui ont marqué chaque étape de la construction de ce lieu est un voyage très agréable.

Les moments pleins d'émotions, de détente, d'affection, d'échanges, de pauses, de soins, de désirs et de distances, sont comme des reliques de rencontres et d'adieux.

Ces chemins sont aussi de la poussière et des empreintes de pas, ce sont des bouteilles vides et des taches sur les vêtements, ce sont des blessures sur la peau et les cheveux sur le sol, ou même, ce sont des prétextes pour continuer à expérimenter librement, dans l'espoir de te retrouver, de pouvoir construire un nouvel espace. Je le crois toujours : peut-être que bientôt les barrières qui nous séparent encore deviendront plus fluides, peut-être ce qui était censé être ici maintenant, sera pour plus tard ou tout simplement ailleurs. Donc, on continue à marcher, ensemble.

 

– Gabriel Moraes Aquino

 

 

Le voyage à l’intérieur de soi est important pour Gabriel Moraes Aquino. Ses œuvres déploient pas à pas une réflexion sur le corps, sur notre manière d’être, d’apprendre et lire, sur le socium et enfin sur le monde dans toute la diversité de cultures qui s’entrelacent. Son geste très pointu et parfois fuyant se déploie dans les séries d’actions, de photos, de sculptures et de vidéos, comme un moyen de provoquer un débat, une discussion collective.

Pour Gabriel Moraes Aquino, l’art fait partie de son être et de ses errances. Dans sa vie comme dans sa pratique artistique rythmée par des séjours dans plusieurs pays : Brésil, Chine, Angleterre, France, Portugal, Japon, il cherche à s’imprégner de l’environnement et des indices sociaux en se fondant entièrement dans le lieu où il se trouve. Sa volonté de presque digérer la culture des autres, qui se manifeste à travers sa parole et son attitude, s’apparente de loin au Manifeste anthropophage de Oswald de Andrade. De Andrade employait la métaphore d’anthropophagie dans ce manifeste pour introduire l’idée de libération et d’assimilation simultanées. Le cannibalisme culturel d’aujourd’hui, permet-il toujours l’émancipation qui nous unifie politiquement, socialement et économiquement ? (...)

 

 

– Extrait du texte écrit par Anastasia Krizanovska, publié sur PAUSE, édition Nº1

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