“Comment penser l'impensable ? Cette question ne porte pas sur un passé difficile à comprendre, mais sur un futur réfléchi au cœur du présent. Selon Hélène Paris, l'avenir est plus que jamais une temporalité qui nous échappe. Pris dans le trop plein des récits alarmistes sur les dérèglements terrestres, l'effondrement des sociétés industrielles, le futur est doté d'une présence spectrale. Enroulé dans les plis du présent, il résiste à la pensée comme un inconscient. Le travail d'Hélène Paris consiste à donner forme à cet infigurable, à le faire remonter du fond de nos consciences tout en lui laissant la marque de cette crise.
L'avenir est une fiction propose ainsi de montrer une perception en crise : pas de figure, mais un langage, des ensembles abstraits, minimaux et elliptiques, presque muets. Pas de couleur, mais du noir et blanc, et des matières minérales. Dans une atmosphère ténue, les œuvres appellent à une méditation sur la matière de la contingence et de l'événement. Ce qui arrive est suspendu dans ses possibles labyrinthiques. Ce projet fait suite à deux années de travail sur le pressentiment d’une catastrophe à venir dans On perd le sud (2018) ou Et la nuit éclairait la nuit (2017).
Hélène Paris vit et travaille à Paris. Sa pratique minimale s'étend du dessin à la sculpture. Dans le dessin, elle construit des univers noir et blanc figurant des impasses existentielles. Son travail a notamment été présenté à la galerie 3ème Parallèle, la Fondation Salomon ou la Young International Art Fair. Elle collabore à l'occasion avec la peintre Nelly Monnier.”
Texte de Flora Katz
Hélène Paris (France) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts.