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Eva Djen

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ENTRETIEN

 

Diplômée de ESAD Reims en 2021, quel rôle a joué votre résidence à la Cité internationale des arts à votre sortie de l’école ?

"Ma résidence à la Cité internationale des arts a joué un rôle important dans cette première année de sortie d’école à plusieurs niveaux. J’ai pu rencontrer un réseau d’artistes nationaux et internationaux, avec qui j’ai eu la chance d’échanger et de collaborer durant ma période de résidence, et potentiellement à l’avenir. La pluralité des nationalités et des pratiques des artistes en résidence constitue un contexte enrichissant et très propice à la création.

Étant originaire de Paris, j’ai pu également me reconnecter avec ma vie sociale parisienne et alimenter mon réseau professionnel en tant que jeune artiste. La mise à disposition d’un atelier-logement m’a permis de recevoir des visites d’atelier et de pouvoir partager mon travail avec des travailleu.r.se.s de l’art. La situation géographique de la Cité dans la ville, au centre de nombreuses institutions culturelles, m’a permis d’alimenter mes recherches et relancer ma production hors de l’école, dans un contexte favorable au développement de mon projet."

 

 

Sur quels projets avez-vous travaillé dans le cadre de votre résidence ?

"Le projet que j’ai développé durant ma résidence constitue le second volet d’un travail vidéo que j’ai commencé au Mexique il y a 3 ans. Il s’agit d’entretiens avec des résident.e.s, mêlant narrations hybrides entre documentaire et fiction. La suite de la production fera l’objet d’une seconde résidence, à Paris ou ailleurs.

D’autre part, j’ai eu l’opportunité de montrer un travail de séries photographiques argentiques lors de mon open studio, simultanément à une projection de la vidéo que j’avais réalisée au Mexique. Durant cet évènement, et du fait de son format décomplexé, les échanges et les retours des nombreu.x.ses visiteur.se.s ont été très nourrissants et encourageants pour la poursuite de mon travail.

Me trouvant à Paris, j’ai pu assister mon amie, l’artiste Carla Adra, aussi ancienne résidente de la Cité internationale des arts, dans la production de son exposition Paroles chaudes à la Galerie de Noisy-Le-Sec. Ce fut une expérience enrichissante pour le développement de mon projet tant que pour son inscription dans mon parcours."

 

 

Quels sont vos projets futurs ?

"À la rentrée de septembre 2022, j’entrerai en résidence à Design’R, dans la Pépinière d’art et de design de Reims. J’y développerai un travail de peinture, en atelier ainsi qu’en intervention dans l’espace urbain de la ville de Reims.

J’y résiderai en cohabitation avec d’autres jeunes artistes, anciens étudiants de l’ESAD de Reims, qui comme moi ont décidé de développer leur début d’activité à Reims. Durant cette année, je travaillerai parallèlement avec des enfants en tant qu’artiste intervenante en milieu scolaire, ce qui alimentera mes recherches dans l’image et le récit et ouvrira mon approche à d’autres points de vue.

D’autre part, j’aimerais continuer à développer des projets en résidence à l’étranger, pour rencontrer et continuer d’échanger avec des réseaux d’artistes à l’international."

 

 

BIOGRAPHIE

 

Née à Paris en 1995, Eva Djen vit et travaille à Reims. Elle obtient son DNA Option Art en 2018 à l’ESAD de Reims, puis passe une année à travailler au Mexique et en France avec l’artist-run space Biquini Wax. Elle reçoit en 2021 les Félicitations du jury pour son DNSEP à l’ESAD de Reims.
Entre 2017 et 2022, elle est membre du collectif Jactatus, fondé à Reims puis basé à Paris. En 2022, après une résidence de quatre mois à la Cité internationale des arts, à Paris, elle devient résidente de Design’R, la Pépinière d’Art et de Design de Reims. Elle y développe des projets artistiques dans l’espace urbain, dans le cadre de la candidature de la ville au titre de Capitale européenne de la Culture en 2028.

Le travail d’Eva Djen explore la zone d’ambiguïté d’un monde où fiction et réalité se confondent. À travers une pratique plurielle de l’image, elle étudie les modes de construction des récits, les dynamiques de pouvoir qui s’en dégagent, et les différents langages qui peuvent en naître. Pour traiter de l’ambivalence du réel, l’artiste use de dispositifs hybrides qui distordent la perception et la représentation.

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