Jay Pather s'intéresse au développement des arts performatifs principalement en Afrique du Sud, en s'inspirant également d'artistes et d'œuvres d'autres régions du continent africain. Puisant dans ses expériences de commissariat de l’ICA Live Art Festival à Cape Town, il sonde thèmes, concepts, formes et discours de travaux fondamentaux.
Au moyen des notions d'interdisciplinarité et d’intermédia, il interroge la performance afin de mettre en lumière les complexités de sociétés en crise. Sa focale : des œuvres qui transcendent les frontières de la forme pour faire (re)surgir des idées qui ont tendu à être biffées par le récit de la réconciliation et de l’unité nationale porté, sans doute avec trop d’optimisme, par le gouvernement de Nelson Mandela venu au pouvoir en 1994.
Pour lui, les arts performatifs constituent un medium d’expression clé dans les luttes contemporaines, notamment les mouvements Rhodes must Fall et Fees must Fall, ainsi que dans les travaux d'artistes tels Boyzie Cekwana, Nora Chipaumire, Khanyisile Mbongwa, Chuma Sopotela et Sthembile Msezane.
Jay Pather s’intéresse ici aussi aux racines que plongent les arts performatifs contemporains dans des pratiques présentes déjà à la période précoloniale : interdisciplinarité, immersion des publics, modes de performance ritualisés axés sur l’endurance, déconstruction.
Séminaire de l’école des Hautes Etudes en Sciences Sociales proposé par Christine Douxami, Sarah Fila-Bakabadio, Katja Gentric, Dominique Malaquais et Julie Peghini (avec le soutien de l’Ecole Universitaire de Recherche ARTEC et d’une aide de l’Etat de l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir portant la référence ANR-17-EURE-0008) dans le cadre du programme Les Arts en Afrique et dans les diasporas : pratiques, savoirs, mobilités.