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Séminaire

Les arts en Afrique et dans ses diasporas : pratiques, savoirs, mobilités

Du 06 avril au 15 juin 2023

Auditorium - Cité internationale des arts
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Séminaire organisé par Christine Douxami, maître de conférences à l’Université de Besançon (IMAF), Sarah Fila-Bakabadio, maître de conférences à l’Université de Cergy-Pontoise (MONDA-CENA) et Julie Peghini, maître de conférences à l'Université Paris 8 (CEMTI).
 

           

Protéiforme, le geste performé échappe à tout cadre. De cette liberté et du lien intime qu’il entretient avec un lieu, une histoire, un public naît une pratique qui sait avec force penser et infléchir le politique. C’est le cas en particulier dans les Afriques, où se déploient aujourd’hui des expérimentations d’une grande radicalité autour des formes, des significations et des possibles de la performance.

 

Le séminaire, dans la continuité des éditions précédentes, prendra comme point de départ le travail de chercheurs et d’artistes autour des questions liant l’art performatif et le politique. Proposé par Christine Douxami, Sarah Fila-Bakabadio et Julie Peghini, il invitera pour chaque séance des artistes et des chercheurs, envisageant l’Art dans sa dimension engagée et ses possibles dédoublements au sein des sociétés concernés. La question des rapports entre diasporas européennes et américaines et leurs liens avec le continent africain, passera par l’étude de performances issues de ces différents univers.

 

 

 

Séance du 06 avril - AbdouMaliq Simone

 

"Les Performances Concurrentes de la Blackness dans les histoires contemporaines de l’Urbanisation"

 

Au niveau mondial, la blackness continue d’être un mode de gestion de l’urbanisation intensifiée de populations qui ne cessent de se déplacer en un mouvement constant dans l’espace géographique, ancrant provisoirement ce mouvement dans des zones urbaines pour des périodes plus ou moins longues. De l’est de l’Indonésie au nord-est de l’Inde, en passant par la Méditerranée, le Brésil ou le Pérou, la blackness sert à filtrer, interdire, déchiffrer  et canaliser ce mouvement , ainsi qu à préfigurer des solidarités d’ordre expérimental.

 

La présente communication étudie ce type de solidarités, qui gomment pour ainsi dire les implications normatives qui découlent du fait d’être noir(e) – par exemple,en niant toute différence substantielle et en même temps en engendrant une certaine positivé par le biais de projections allant au-delà de l’intégrité reconnue du sujet – solidarités qui se répandent de par le monde en un mouvement cyclique de disparition et de réapparition.

 

AbdouMaliq Simone est professeur à l'Institut urbain de l'Université de Sheffield, co-directeur du Beyond Inhabitation Lab à Polytechnique, l'Université de Turin, et professeur invité d'études urbaines à l'African Centre for Cities à l'Université du Cap.

 

Jeudi 06 avril 2023 à 17h 

Auditorium de la Cité internationale des arts (la séance sera également retransmise en direct via zoom)

Séance en anglais

 

Séance du 20 avril 2023 - Hanna Kokolo

"Ordre Temporel Entre Uchronie et Microhistoire"

 

Dans la pratique de Hanna Kokolo, chaque installation est un traitement de microhistoire via l’uchronie. La contrainte posée est la suivante : elles ont toutes un lien. Pour cette conférence-performance, l’artiste propose de parcourir différentes interprétations de l’histoire sous deux prismes chronologiques : les dates de création véridiques des œuvres, superposées aux temporalités dans lesquelles elles s’inscrivent historiquement. Il s’agit d’une réécriture de l’Histoire, racontée par la descendance des vaincu.e.s et non plus par les vainqueurs.

 

Cet archivage de la diaspora afropéenne sera déployé dans toute sa générosité par une narration performée pour laquelle Hanna Kokolo embrassera le rôle de conteuse, alternant entre présence physique et acousmatique. Il s’agira de partager ensemble la résurrection de certains pans inanimés de notre récit commun. En plus des représentations visuelles des œuvres présentées, seront diffusées quelques extraits de pièces sonores ou de vidéo, faisant état de mémoire de performance. 

 

Ordre Temporel entre Uchronie et Microhistoire est une nouvelle ubiquité, une invitation à fantasmer un périple transcontinental et transtemporel. 

 

“À travers les auto-fictions que je crée, j’aborde la question de la mémoire intergénérationnelle, qui viendrait lier tous mes personnages sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Au fur et à mesure, j’en suis venue à me positionner entre ces trois différents champs : l’AfroFéminisme, l’AfroFuturisme et le Décolonialisme.”- Hanna Kokolo, artiste-performeuse.

 

Jeudi 20 avril 2023 à 17h 

Auditorium de la Cité internationale des arts

 

Séance du 04 mai - Caroline Déodat

"Quand l’image devient orale"

 

Par le biais de films et d'installations, Caroline Déodat explore les dimensions spectrales de l'image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie expérimentale. De ses obsessions pour les processus d'archivage et d'aliénation, l'histoire et les mythes de la violence, elle cherche les moyens de recomposer des histoires et de tisser des généalogies réduites au silence par la convocation de mémoires hantologiques, d'archives en différées et d'images orales.

 

Caroline Déodat est artiste et chercheure. Docteure en anthropologie de l'EHESS, elle a été formée à l'École des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du post-diplôme Art. Son travail a été montré au Musée Reina Sofía à Madrid, aux Résonances de la Biennale d'art contemporain de Lyon, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo à Turin, et prochainement au Beursschouwburg à Bruxelles et au 67e Salon de Montrouge. 

 

Caroline Déodat a recemment été en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme "Fondation Daniel et Nina Carasso x Cité internationale des arts".

 

Jeudi 04 mai 2023 à 17h 

Auditorium de la Cité internationale des arts

 

Séance du 11 mai 2023 - Josué Mugisha et Catherine M. Cole
Josué Mugisha

"Guérir de soi-même"

 

Du festival Les Récréatrâles au Burkina Faso à l’École des Sables au Sénégal, en passant par la musique des Ovahimba de Namibie, des Gnawas du Maroc et le Maloya de l'île de la Réunion, Josué Mushiga partage sa théorie sur le théâtre transposé chez les burundais. Partant du besoin de trouver dans le corps une libération de la parole pour renouveler sa communion avec le regard du public, le postulat de Josué Mushiga part du combat pour trouver ses propres moyens de création dans des conditions politiques souvent pas favorables au développement culturel et artistique.

 

Josué Mugisha est comédien, danseur-chorégraphe, metteur en scène et dramaturge. Il est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme TRAME.

 

Jeudi 11 mai 2023, à 17h

Auditorium de la Cité internationale des arts

Séance hybride accéssible également via zoom.

 

Catherine M. Cole

"Vers des études culturelles noires mondiales en théorie et en pratique : lecture de Tejumola Olaniyan"

 

En trente ans de carrière, l'universitaire Tejumola Olaniyan a écrit huit livres et plus de cinquante articles qui couvrent un éventail extraordinaire de sujets et de genres : de la musique pop du Nigérian Fela Kuti et de son art et de sa politique rebelles aux pièces de théâtre des écrivains afro-américains Ntozake Shange et Amiri Baraka ; de l'architecture des garnisons urbaines de Lagos et d'Accra aux espaces liminaux des Caraïbes mis en évidence dans les écrits de Derek Walcott ; des théories sur la “Blackness” aux tendances plus récentes de l'afrocentrisme, du postcolonialisme et du mondialisme. Olaniyan prenait au sérieux les dessins animés politiques africains et les films populaires américains tels que Coming to America, c'est-à-dire des expressions justifiant pleinement une analyse académique et une autoréflexivité critique. Cette présentation soutient que l'héritage intellectuel d'Olaniyan comprend implicitement une théorie et une méthode évolutives d'études culturelles globales sur les Noirs. Grâce à une évaluation systématique de son œuvre, Catherine M. Cole cherche à identifier les principes clés des Global Black Cultural Studies telles qu'Olaniyan les a forgées, ouvrant la voie à une évaluation de la manière dont ses travaux peuvent guider un domaine en constante évolution d'enseignement et de recherche transdisciplinaires sur les cultures noires dans le monde entier.


Catherine M. Cole est professeur de danse et d'anglais à l'université de Washington, où elle a récemment occupé le poste de doyenne de la division des arts. Son dernier ouvrage, Performance and the Afterlives of Injustice (2020), porte sur la danse et les arts vivants dans l'Afrique du Sud contemporaine et au-delà. Ses précédents ouvrages comprennent Performing South Africa's Truth Commission : Stages of Transition (2010), Africa After Gender? (2007) et Ghana's Concert Party Theatre (2001).

 

Jeudi 11 mai 2023, à 17h45

Auditorium de la Cité internationale des arts

Séance hybride accéssible également via zoom.

Séance du 01 juin 2023 - Amina Belghiti et M'Barek Bouhchichi - ANNULÉE

"Infinie répétition"

La quatrième séance du séminaire “Les arts en Afrique et dans les diasporas : pratiques, savoirs, mobilités” s’articule autour de la notion d’Infinie répétition telle que théorisée par l’auteur Guyanais Wilson Harris dans son livre éponyme. Harris décrit une répétition infinie, qui ne viendrait pas reproduire l’identique, mais plutôt décliner les futurs et passés pluriels contenus dans un seul moment, une image, un souvenir. La force poétique de ces versions infinies qui hantent la performance dans le présent inspire un dialogue qui semble avoir commencé il y a bien longtemps.

 

 

Amina Belghiti est écrivaine et chercheuse indépendante. Elle s'intéresse aux expériences pédagogiques collectives qui ont façonné les écosystèmes artistiques en Afrique du Nord et de l'Ouest dans les années 1960-1990, ainsi qu'à l'édition en tant que pratique artistique et curatoriale. Elle est diplômée du Williams College et de Harvard, et a abandonné son diplôme à l'EHESS.



M’barek Bouhchichi est un artiste diplômé du Centre Pédagogique Régional de Rabat, au Maroc. Ses œuvres ont été exposées dans des biennales et des institutions internationales, en Afrique et en Europe, notamment à la 13e édition de Dak'art, la Biennale d'art africain contemporain, Dakar, Sénégal.

 

Séance du 15 juin 2023 - Lamyne M et Romina de Novellis
Lamyne M

"Marabout 4.zéro"

 

D’origine Peul comme l’est le terme « gris-gris », ayant fréquenté l’école coranique et les rites traditionnels, Lamyne M connaît le syncrétisme magico-religieux et ces objets qui puisent leur origine et leur efficacité sociale dans la volonté universelle des humains à influencer leur destin. Les religions monothéistes interdisent et punissent les faiseurs et utilisateurs de « gris-gris », « amulettes », « talismans », « fétiches », ce que l’islam nomme Chirq (pratique occulte, sorcellerie). Cependant, cela n’empêche pas la persistance et l’omniprésence de leurs usages par les musulmans, les chrétiens et les juifs, dans des contextes et pour des motifs très contemporains : conflits matrimoniaux, match de foot, examens scolaires, élections politiques, périples migratoires…

 

Lamyne M initialement styliste, il est également plasticien et performeur. Il s’inspire du principe de customisation qu’il décline via des objets-supports chamarrés. À travers la confection de robes géantes aux matières nobles, de broderie contemporaine ou de costumes animaliers aux couleurs éclatantes, il fait briller les « invisibles » de nos sociétés. En dénonçant la domination masculine, interrogeant les frontières, alertant sur l’esclavage moderne ou encore libérant le monde animal de l’emprise humaine,  Lamyne M explore avec passion les enjeux environnementaux et migratoires contemporains.

 

Romina de Novellis

"Corpus mordus : entre performance et Méditerranée"

 

Romina de Novellis (artiste performeuse et plasticienne) s'intéresse à la question de la performativité des corps en contexte, dans un espace donné précis, pouvant être à la fois géographique et culturel. De Novellis travaille notamment sur la réécriture du corps dans un contexte culturel, à travers la construction de contre-rituels. Son approche écoféministe, crip et queer lui permet de repenser l'espace de la Méditerranée de manière décoloniale et intersectionnelle.

 

Romina de Novellis, artiste performeuse et plasticienne, est chercheuse en anthropologie à l'EHESS de Paris. Elle est diplômée de la Royal Academy of Dance of London. Son travail s'est orienté vers l'art contemporain centrant ses recherches aussi bien en art qu'en anthropologie sur le corps et la Méditerranée. Son travail est axé sur l'endurance, la répétition et les comportements hors norme. Romina de Novellis travaille avec et sur des communautés de la Méditerranée et elle crée des performances de longue durée dans l'espace urbain ou privé.

 

informations pratiques

Entrée libre, dans la limite des places disponibles