arts visuels

Lek & Sowat

ENTRETIEN

 

Une résidence à Montmartre, à la Cité internationale des arts, c'est comment ?

 
"Les bénéfices d’une résidence à la Cité internationale des arts Montmartre sont infinis.

 Le cadre tout d’abord, est idéal au travail. Légèrement en retrait du Montmartre touristique, la Cité internationale des arts et sa végétation urbaine offrent un havre de paix à ses artistes, une bulle de concentration au milieu de l’adrénaline de la ville qui n’est pas sans rappeler ce que nous avions connu à Rome pendant notre année de résidence à la villa Médicis.

 

La vie de groupe ensuite. Le travail en atelier pouvant être solitaire, c’est une chance que de pouvoir vivre au milieu d’autres artistes venant d’horizons et de pays aussi divers. Parce qu’elle s’inscrit dans un temps long et qu’elle offre un environment stimulant, la résidence permet de nouer des liens profonds, d’échanger et même de collaborer avec ces différents artistes, qu’ils vivent à Montmartre ou sur le site du marais.

 

Enfin, de manière plus symbolique, vivre et travailler à Montmartre quand on est artiste est un peu un rêve éveillé. Pour peu que l’on y soit sensible, c’est l’illusion de marcher dans les pas de nos illustres prédécesseurs, qu’ils aient été naturalistes, impressionnistes, fauves ou cubistes. Le lien entre la Butte et l’histoire de l’Art est si particulier et fort qu’on jurerait voir leurs fantômes la nuit, aux terrasses des cafés, dans les cabarets mythiques ou dans les rues désertées du quartier."

 

Quels sont vos projets en cours ?

 

"Tout d’abord, nous allons reprendre notre travail de création à quatre mains, dans notre nouvel atelier de l’Orfèvrerie à Saint Denis, situé dans les anciennes usines de Cristofle. C’est là que nous mettrons au point notre prochaine intervention urbaine pour l’édition 2019 des Constellations de Metz. Le 16 mai 2019, Sowat vernira sa nouvelle exposition solo La Mécanique des Fluides à la galerie Lefeuvre & Roze, réunissant créées tout au long de l’année dans l’atelier de Montmartre. Enfin, toujours à Paris et courant juin 2019, Lek présentera sa prochaine exposition solo dans la nouvelle galerie de Joel Knafo."

 

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

Travaillant en binôme depuis 2010, LEK (1971, France) & SOWAT (1978, France / Etats-Unis) partagent un goût commun pour l’Urbex – ou exploration urbaine – discipline qui consiste à explorer la ville à la recherche de ruines modernes. Poussant les limites du graffiti traditionnel, leurs expérimentations in situ réunissent vidéos, abstractions architecturales, installations et archéologie créeant une forme moderne de land art urbain.

En 2012, le projet Mausolée, qui les voit organiser une résidence artistique clandestine dans un centre commercial abandonné de la capitale retient l’attention de Jean de Loisy qui leur ouvre les portes du Palais de Tokyo. Entouré d’une cinquantaine d’artistes iconiques des arts urbains et du curator Hugo Vitrani, Lek & Sowat passent deux années à créer une exposition expérimentale dans les issues de secours du bâtiment, initiant ce qui deviendra le Lasco Project, premier programme of ciel d’art urbain du centre d’art. 

 

Depuis, ils multiplient les collaborations avec des artistes d’horizons aussi variés que le poète beat John Giorno, les stylistes Agnès b. et Jean Charles de Castelbajac, les pionniers du graffiti que sont Futura, Mode2 et Jonone ou encore Jacques Villeglé, précurseur du street art. C’est avec ce dernier qu’ils réalisent le projet Tracés Directs, première œuvre de graffiti à entrer dans la collection permanente du Centre Pompidou. 

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