Dans le cadre du cycle de manifestations interdisciplinaires FOKUS FRANKFURT, le Goethe-Institut présente une exposition personnelle de Laura Schawelka. Avec «Derniers Jours», sa toute nouvelle installation réalisée à Paris, l’artiste propose au visiteur d’analyser l’influence de la consommation moderne.
Si l’art, depuis Duchamp, s’est très vite posé la question de la place de l’objet dans nos vies, Laura Schawelka, dans sa continuité, examine autour de la photographie et de la vidéo, les nouveaux modes de représentations contemporains d’une société de consommation dominée par la pulsion et la puissance de séduction. Depuis sa création, la photographie duplique les objets et les corps et les rend ainsi disponibles. En cela, elle a toujours été complice du commerce. C’est à Paris, alors « capitale du XIXe siècle » selon Walter Benjamin, que les grands magasins et la photographie ont pris simultanément leurs essors. Et, c’est en un même temps, alors que l’invention du shopping en ligne changeait radicalement le rituel de l’achat, que l’importance de la photographie n’a cessé de grandir. Les images, comme outils de séduction remplacent l’expérience concrète par une expérience virtuelle qui fait naître le désir d’acheter.
L’exposition de Laura Schawelka « Derniers Jours » analyse les formes et modes de représentations, tout comme leurs productions de valeurs et leurs politiques de séduction. Elle s’intéresse au rôle de la publicité dès que celle-ci disparaît, se contredit ou que les publicités se nient entre elles. Les images deviennent alors matériellement plus réelles que leur sujet. Laura Schawelka fait des vidéos sur la photographie et inversement. Si faciles à différencier par le passé, les deux médias sont devenus difficiles à distinguer ces dernières années. La caméra et l’appareil photo sont réunis en un seul et même instrument : le réalisateur, l’acteur et le public ne font plus qu’un. C’est au sein de cette complexité au rôle crucial dans son œuvre que l’artiste nous convie.
Laura Schawelka (Allemagne) est en résidence via le programme du Goethe Institut, elle est également boursière de la Hessische Kulturstiftung.