Qu’est-ce que la folie aujourd’hui ? Quels nouveaux noms lui avons-nous donné ? Quelles figures anciennes persistent ?
Les peintures d’Ornela Vorpsi sont habitées par des personnages issus du Moyen Âge, à l’image des créatures présentes dans les œuvres de Bosch ou Bruegel, qui viennent nous côtoyer. Entonnoirs sur la tête, ciseaux et couteaux ensanglantés à la main, ils personnifient l’éternelle déraison qui menace encore et toujours de nous détourner de nos certitudes plates et protectrices.
Ses personnages, eux aussi, sont poursuivis par la folie, celle de vivre. La difficulté à gouverner leurs affects les rend malades, ils font face à la nécessité de réussir à lire, à déchiffrer, à faire de la vie un livre, des peintures.
Ornela Vorpsi peint le Corpus Christi contemporain, le Xanax, le Valium et autres chimies. Ultimes hosties qui se dissolvent, amères, sous la langue de millions de personnes, afin de rendre, même brièvement, l'existence évidente et normale.
Ornela Vorpsi (Albanie) est en résidence par le biais du programme “2-12” de la Cité internationale des arts.