arts visuels

Sarah Caillard

 

Née en 1988 à Paris, Sarah Caillard est diplômée en arts visuels à l’École Nationale Supérieure de La Cambre en 2014. À travers sa pratique artistique composée de sculptures, de vidéos, de photographies et de dessins avec lesquels elle crée des installations, l’artiste construit une mythologie qui exprime l’altérité présente en chacun d'entre nous. Au sein de cette mythologie, les différentes représentations figuratives ne sont pas divisibles les unes des autres, elles se complètent pour évoquer la complexité et la pluralité de l’être.

 

Son travail interroge les mécanismes sous-jacents à l’œuvre dans notre construction en tant qu’individus au sein d’une société. Elle utilise ces mêmes procédés pour créer des récits de fiction. Plus spécifiquement, elle s’intéresse au regard, à ce qu’il peut générer comme rapport de projection et de domination et aux rôles qu’occupe l’imaginaire dans notre perception des autres et de nous-mêmes. Sa recherche s’oriente vers les mythes, les légendes, les faits historiques, mais aussi les divertissements et autres phénomènes culturels, en particulier de la civilisation occidentale. Inspirée de la philosophie et de la psychanalyse - revisitée d’un intérêt pour le merveilleux -, elle enquête sur leurs sources, leurs origines, leurs influences et leurs ré-interprétations pour ensuite trouver des similitudes avec des symboles, des archétypes et des formes de représentation qui appartiennent à l’imaginaire collectif. Ceci lui permet de révéler les motifs narratifs et/ou visuels à l’œuvre à travers l’Histoire, des motifs qui dévoilent des codes sensibles qui nous sont transmis à notre insu et qui participent à notre construction en tant qu’être humain, c’est-à-dire de l'être social.

 

Elle envisage ces liens et motifs comme des figures fantomatiques qui nous traversent sans jamais nous appartenir. Ces figures représentent la présence de l’altérité, comme autant de facettes qui définissent l’individu, comme une entité multiple. Elle les incarne en sculptures en y créant des personnages avec différents matériaux et techniques pour figurer leur rapport allégorique. Dans ces vidéos, des maquettes et installations sont utilisées comme décors et les sculptures deviennent des accessoires.

 

"Je suis esthétiquement attirée par les vidéos amateur provenant de YouTube, d'Instagram... moments d’expressions individuelles qui peuvent être rassemblés pour former une entité créative collective. C’est l’esthétique de ces formes d’expression quotidiennes que j’essaie d’intégrer dans mon travail. Je les combine avec des effets spéciaux Low Fi et des décors bricolés (tels que l’écran vert, la technique d’incrustation, la créations de maquettes, de costumes, etc). Je cherche à conserver la fragilité de ces gestes autant que leur potentiel magique. Je m’inspire également de l’univers des cartoons et du cinéma." - Sarah Caillard 

 

Ces différents procédés sont réunis dans des installations qui désignent un point de vue pour positionner le spectateur comme témoin, voyeur ou voyant. Elle crée ainsi différentes temporalités et matérialités au sein de l’œuvre qui s’expérimente de manière physique - lors de l’exposition des sculptures ou installations - mais aussi de manière virtuelle par l’accès à des liens vidéos. Un même “objet” a ainsi plusieurs niveaux de lecture, son image est traitée avec un triple regard : réel, symbolique et fantasmagorique ; comme autant de positions et de perceptions qui inscrivent un être dans une relation fictive où il devient le sujet infini d’interprétations et de projections.

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