« Les artistes confrontés à ce monde où l’art devient une marchandise, ne disposent que d’un temps et d’un espace limités pour créer des œuvres répondant à leurs seules sensibilité et inspiration. Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains et la Cité internationale des arts offrent aux artistes un espace et un temps augmentés de travail à un art « en apesanteur », c’est-à-dire encore libre et indépendant des lois du marché de l’art. » - Bénédicte Alliot, directrice générale de la Cité internationale des arts et Alain Fleischer, directeur du Fresnoy - Studio national des arts contemporains.
Dans le cadre de l'exposition Un art en apesanteur, une soirée de projections aura lieu le mecredi 22 mars avec Lina Laraki, Francisco Rodríguez Teare et Gohar Martirosyan.
Au programme :
• Lina Laraki
The Last Observer, Film en Super 8 mm - 2020 - 11’
Filmé à la caméra numérique et à la Super 8, The Last Observer prend pour trame une époque où la vie humaine a pris fin. Le film met en scène une plante qui rêve de manière récurrente d’un “dernier observateur” au sein d’un récit dystopique voué à nous faire renouer des liens avec nos affects perdus.
Née à Casablanca en 1991, Lina Laraki est une réalisatrice et artiste visuelle diplômée du Central Saint Martins College of Art and Design et du Fresnoy. Aujourd’hui, elle vit et travaille en France. Sa pratique interroge des thèmes obscurs et explore l’ambivalence de la nature et des expériences humaines. Ses films ont été présentés à l’échelle internationale. Son dernier film Shinigami a reçu le prix Renato & Christine Casciania (Around Video Art Fair) en France en 2022.
Lina Laraki est lauréate du programme « Art Explora x Cité internationale des arts ».
• Francisco Rodríguez Teare
Una Luna de Hierro, Vidéo - 2017 - 28’ - Production : Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Courtesy Fondation François Schneider
Una Luna de Hierro, (Une Lune de Fer), filmée sur les terres chiliennes et les confins de la Patagonie s’inscrit dans le triste registre des drames humains : le travail forcé d’individus à bord de chalutiers, réquisitionnés pour la pêche à la crevette et au calamar, sur des durées dépassant largement les 5 mois légalement autorisés d’embarcation en mer.
Francisco Rodríguez Teare est né au Chili en 1989 ; il est artiste et cinéaste. Sa pratique est fondée sur le cinéma ainsi que la photographie et les types de projection étendues/de grande dimension. Son travail explore la multiplicité des regards, l’opacité et l’intelligibilité de la violence, les traces laissées par les morts dans le monde des vivants, le langage oral et la lutte humaine dans les territoires où règne la violence.
Francisco Rodríguez Teare est en résidence par le biais du programme « 2-12 ».
• Gohar Martirosyan
Mush 1, Vidéo - 2020 - 12’
Mush 1 est un film qui prend pour cadre une utopie post-humaine, au sein de laquelle l’ensemble des éléments rappelant la présence humaine a pu acquérir une existence propre et autonome. Le district Mush 1, où les images ont été filmées, a été planifié après le tremblement de terre de Gyumri (Arménie) en 1988 et a été laissé à l’abandon depuis. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une vaste ville fantôme.
Gohar Martirosyan est une cinéaste et artiste numérique arménienne basée à Paris, qui a une expérience des beaux-arts, de la performance et du travail spécifique à l’installation. L’année dernière, elle a terminé son film Unlearning dans le cadre de Panorama 23 au Fresnoy. Cofondatrice et directrice créative de la Gurban Art Platform et du Ground Art Fest, basés à Munich. Gohar est résidente permanente de la Galerie 25 à Gyumri, avec le soutien du consul honoraire de la République fédérale d’Allemagne.
Gohar Martirosyan est actuellement en résidence par le biais du programme « 2-12 ».
Une soirée de projections organisée dans le cadre de l'exposition Un art en apesanteur qui se tient à la Cité internationale des arts jusqu'au 29 avril 2023.