Faire une carte, c'est donner de l'ordre au monde, c'est lui donner un "caractère raisonnable qu'il ne possède pas nécessairement". Les cartes décrivent plus que la constitution biophysique du territoire, révélant plutôt une obsession de l'exactitude et de la mesure, ouvrant une biographie d'observation, de contrôle et de connaissance.
Cette installation présente des visualisations et des cartes de paysages conflictuels dans le sud de l'Afghanistan pendant la guerre de 2001-2014. Elle est le fruit d'un projet de recherche qui a analysé l'importance stratégique des paysages les plus conflictuels de la région en utilisant l'analyse géospatiale lors de conversations et de formations avec des archéologues.
Cette installation n'expose pas la valeur de vérité, mais plutôt la nature particulière des données de télédétection qui sont assemblées par un analyste. L'esthétique et la connaissance objective s'entremêlent à travers un rendu purement optique, qui la rend à la fois aussi subjective et qualitative que probante, révélant la politique et l'esthétique de la télédétection. Il met à nu la carte de l'Afghanistan de Saadia Mirza à partir de l'Afghanistan de la carte.
L'installation présente la collaboration avec l'artiste, compositeur et interprète Antoni Rayzhekov, sous la forme d'une sonification des données d'image, des cartes et de la topographie du projet. L'environnement sonore est une extension de son projet distinct Organic Oscillators.
Saadia Mirza (Canada/Pakistan) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts.