écriture littérature

Makenzy Orcel

Makenzy Orcel est né en 1983 à Port-au-Prince. Après des études de linguistique, il abandonne l’université pour se consacrer à la littérature. Il publie deux recueils de poèmes, La Douleur de l’étreinte en 2007 et Sans Ailleurs en 2009. Un recueil traversé par les thèmes de la nuit, de l’enfermement, et de l’ailleurs.

 

 

Aux lendemains du tremblement de terre qui a secoué Port-au-Prince avec la même force destructrice que la bombe d’Hiroshima, Makenzy Orcel a écrit Les Immortelles pour dire la folie de vivre malgré l’épouvante autant que pour livrer le plus insolent témoignage face à l’apocalypse. C’est aux prostituées de Port-au-Prince, à ces "immortelles" qu’il a voulu rendre hommage, celles dont la voix ne s’est pas faite entendre à l’heure de la médiatisation de la catastrophe.

 

 

Je ne veux pas écrire sur ce que tout le monde voit, et ce que tout le monde aime, ça ne m’intéresse pas. Je veux être dans le sous-bassement des choses. Des lettres, de la société́, de tout. Haïti, c’est un pays d’ombre, et je puise dans l’ombre.

— Makenzy Orcel

 

 

Les Immortelles, qui lui vaut le Prix Thyde Monnier de la SGDL, est son premier roman, brodé comme un recueil de prose. Les paragraphes épurés qui se découpent sur la page blanche recèlent toute l’intensité et la violence de la douleur.

 

Avec Les Latrines, publié en 2011 chez Mémoires d’encrier, Mackenzy Orcel poursuit son exploration des bas-fonds, offrant au lecteur médusé une véritable fête du langage dans le dédale des bidonvilles de Port-au-Prince.

 

La Nuit des terrasses, recueil de poèmes, est une plongée dans la vie des bars, regorgeant de souvenirs disparates... Une véritable célébration de l’instant, de la rencontre des corps et de l’amitié.

 

Il a publié L’Ombre animale en 2016, roman qui remporte —entre autres— le Prix Littérature-Monde et le Prix Louis Guilloux. Le titre retranscrit parfaitement l’esprit d’un roman en clair-obscur où le corps s’expose, se décompose, se renouvelle. Makenzy Orcel est un archéologue du sens, un écrivain sensoriel qui puise dans la marginalité une puissance d’évocation rare. Roman ambitieux et exigeant, l’Ombre animale n’a pas fini de nous fasciner.

 

Caverne, publié en 2017 chez la Contre Allée, est un recueil de poèmes introspectifs qui explorent l’intérieur, l’intime et remontent jusqu’à l’enfance. L’occasion de rendre visite aux morts  —parents, amis ou inconnus— et de leur donner vie afin de panser ses propres plaies.

 

En 2018, il signe Maître-Minuit, roman avec lequel il revisite un mythe légendaire haïtien par l’intermédiaire de Poto, dessinateur dans les années 50, qui traverse l’Histoire de son pays. L’écrivain joue habilement sur les contrastes et la musicalité de la langue pour dresser un portrait d’Haïti à une période trouble où la folie semble s’emparer de l’île.

 

Jera ak Jèta, sa première pièce de théâtre, mise en scène par Pascale Julio, a été joué plusieurs fois en Haïti, notamment au festival des Quatre Chemins, et dans le cadre de l’événement "Livres en Folie".

 

 

  — Texte issu d'Étonnants Voyageurs

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