Combinaison de peintures, de tentures, de linogravures et d’images animées, le travail immersif de Lucie Postel nous entraîne dans un univers surréaliste où humains, animaux, végétaux et créatures hybrides s’entremêlent. Plongés dans la pénombre et puisant dans l’imaginaire du conte, les espaces liminaux mis en scène par l’artiste questionnent notre rapport à l’inconscient et brouillent la frontière entre espace intime et espace externe.
Pour sa première exposition personnelle, Lucie Postel replonge dans un souvenir particulier : celui de la maison de sa grand-mère. De cet espace mémoire débordant de tableaux, tapisseries, tapis, papiers peints fournis et autres motifs décoratifs, c’est finalement l’image hantée des horloges arrêtées − comme suspendues dans le temps, sur laquelle Lucie Postel souhaite se pencher. Plus particulièrement, l’artiste décortique l’imaginaire de l’horloge à coucou, cet espace miniaturisé depuis lequel elle s’imagine entrevoir le monde dans une mise en abyme de la notion de maison.
Jouant avec les échelles, entre les espaces intérieurs et extérieurs, De la fenêtre, le lustre est tombé est comme le début d’un conte où nous sommes amené.e.s à suivre le rythme effréné et supposément inéluctable du tic tac des coucous qui s’envole, à poursuivre des trotteuses en forme de fleurs ou à être guidé.e.s par des êtres duels à mi-chemin entre la réalité et l’imaginaire, le tout dans un décor au parquet faussement grinçant où l’illusion est maître.
— Alexandra Goullier Lhomme
Lucie Postel (France, 1994) est lauréate de la Résidence C&D, résidence de création de la Fondation Culture & Diversité et de la Cité internationale des arts.
Durant ses quatre mois de résidence, l’artiste a bénéficié de l’accompagnement d’Alexandra Goullier Lhomme, commissaire d’exposition indépendante, membre de C-E-A.