cinéma

Laila Aoudj

Institut français x Institut français d'Algérie

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ENTRETIEN

 

Vous êtes en résidence à la Cité internationale des arts avec le soutien de l’Institut français d’Algérie, pouvez-vous nous dire quelques mots votre projet de résidence ?

 
"Effectivement, j’ai été sélectionnée par l’Institut Français d’Algérie, pour une résidence de trois mois à la Cité internationale des arts (qui s’est vue prolongée d’un mois supplémentaire pour les raisons de confinement général), et ce dans le cadre d’un projet de documentaire de création.

Le film Le passé simple, évoque une période sombre de notre histoire, celle des années 90. Il se présente sous forme de quatre chroniques qui abordent chacune d’elles le destin de quatre personnes à cette époque. Il s’agit d’une volonté de raconter la Grande Histoire par le prisme du 'personnel' et de l’intime. Ce projet de film est une manière de travailler sur le regard que je porte moi-même sur cette période, j’espère qu’a l’issue du projet, j’arriverai à  porter un regard  plus 'juste' et plus 'apaisé' sur cette période."

 

Quels changements et évolutions sont à noter dans votre travail grâce à la résidence à la Cité internationale des arts ?

 

"Cette résidence à la Cité internationale des arts m’aide sur deux plans essentiels au film :

D’abord, pour des considérations concrètes de temps et de moyens. La majorité des réalisateurs doivent travailler (en dehors du fait de faire des films) pour pouvoir vivre, le fait de dégager du temps et des moyens durant plusieurs mois pour se consacrer uniquement à la recherche documentaire et à l’écriture est quasi-décisif, car ce temps on ne peut pas toujours se permettre de le prendre. Les conditions dans lesquelles nous travaillons à la Cité sont optimales pour réussir ce travail de développement en toute quiétude.

Ensuite, ce temps précieux dégagé, me permet d’avoir une meilleure maitrise de mon sujet, mon projet de film a énormément évolué, même si l’essence de ce que je veux raconter est resté la même, le dispositif que j’ai choisi, lui, a en revanche été revu. 

Ça me permet également de faire des rencontres d’autres artistes résidents, avec lesquels une future collaboration se dessine. Des personnes que je n’aurais peut-être pas pu approcher 'en temps normal'."

 

Vous avez présenté le travail de Sarah Nacer le 6 mars dernier dans notre Auditorium, des retours sur cette soirée ?

 

"La Cité internationale des arts nous encourage à organiser ou à participer à des évènements durant notre résidence ici. Pour ma part, j’ai donc proposé la projection du film Qu’ils partent tous de Sarah Nacer, qui vit à Montréal et qui était de passage à Paris. 

C’était une avant-première française, et l’événement – à mon sens – a été un succès, dans la mesure où la salle était pleine, le débat entre le public et la réalisatrice très riche. La Cité a tout mis en œuvre pour que ce soit le cas, l’équipe aussi bien technique, communication ou logistique, s’est mise au service de l’événement. Une collation a même été offerte aux personnes présentes, ce qui a permis de poursuivre la discussion à propos du film aussi en dehors de la salle."

 

 

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

Après un diplôme de troisième cycle à l’EM Strasbourg Business School, et un passage à La FEMIS, Laila Aoudj intègre le festival international des Rencontres Cinématographiques de Bejaia où elle devient directrice artistique et programmatrice durant cinq ans. Elle a également co-fondé Dima Cinéma, une structure qui a pour objectif la mise en place d’un réseau alternatif de diffusion de films en Algérie.

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