L’invitation à reprendre possession de son « lieu d’origine » dans toute sa puissance poétique, politique et fabulatrice, et à faire face à l’expropriation du corps et de la terre, sont au cœur de la pensée d’Édouard Glissant, ainsi qu’au centre des différents conflits qu’affronte le Brésil d’aujourd’hui.
La non reconnaissance symbolique et matérielle des effets de l’esclavage prend de nouveaux visages dans un monde où les différences entre les cultures, les peuples, les choix sexuels – entre autres – constituent des coupures et induisent des blessures profondes dans nos vies contemporaines : force de blocage au passage du Divers, arrêt du corps devant l’ouverture-monde.
Revisiter la force revendicative (à la fois poétique et politique) de la Relation serait-il une façon d’affronter la politique de la haine – et sa néantisation de nos vies en société ?
Ana Kiffer est écrivaine et professeure à la PUC-Rio de Janeiro. Au coeur de cette rencontre, elle explore les lignes de fracture dans une conversation ouverte avec Sylvie Glissant, artiste/peintre, psychanalyste et Directrice de L’Institut du Tout Monde, et Jacques Leenhardt, Directeur d’Etudes à l’EHESS.
Ana Kiffer (Brésil) est en résidence par le biais du programme dédié créé par la Cité internationale des arts en collaboration avec la Biennale de São Paulo.