installation

Kimsooja

Cité internationale des arts

ENTRETIEN

 

Qu'est-ce qui vous a amené en France ? Traversées, ou plus ?

 

"Depuis que j'ai suivi une formation de six mois à l'École des Beaux-Arts, accordée par le gouvernement français au milieu des années 80, j'ai continué à visiter la France (surtout Paris) sans avoir besoin d'une raison. 

Une vingtaine d'années plus tard, j'ai également fait une résidence au Musée MAC/VAL et enseigné pendant un an à l'École des Beaux-Arts de Paris. Plus récemment, j'ai eu la chance de travailler sur de nombreux projets passionnants en France qui ont nécessité de longues périodes de recherche et de séjour – une installation in situ récemment mise en service à la station de métro Mairie de Saint-Ouin avec la RATP, une commande de vitraux neufs pour le 800e anniversaire de la Cathédrale Saint-Etienne à Metz, une résidence au Musée de la Céramique de Sèvre, un projet à travers la ville, Traversées\Kimsooja, récemment inauguré à Poitiers.

La généreuse hospitalité d'une résidence à la Cité internationale des arts m'a permis de participer à ces projets passionnants et stimulants qui ont exigé toute mon attention et beaucoup de temps pour leur réalisation."

 

 

Avez-vous déjà eu l'occasion d'expérimenter un format carte blanche tel que celui proposé à Poitiers pour Traversées ? Cela a-t-il entraîné des changements dans votre pratique ?

 

"Non, pas à cette échelle. C'était extrêmement inspirant et énergisant d'avoir toute liberté et de rêver de n'importe quelle possibilité – je dois dire que c'était un projet de rêve ! Les clés de la ville m'ont été données, j'ai pu explorer et ouvrir les portes des monuments historiques, des musées et des églises, y compris les institutions et les espaces publics – c'était un tel privilège et une occasion unique pour moi.

Je remercie chaleureusement la Cité internationale des arts et Bénédicte Alliot pour l'accueil chaleureux que j'ai reçu lors de ma résidence, ainsi que Henri Loyrette, président de la Cité internationale des arts, initiateur du projet Traversées avec le maire de Poitiers, M. Alain Claeys, les directeurs artistiques Emma Lavigne et Emmanuelle de Montgazon et l'équipe du projet Traversées\Kimsooja."

 

 

Le nomadisme est au cœur de votre travail et votre vie quotidienne est faite de voyages constants, que représente la Cité internationale des arts dans le développement de vos projets actuels et futurs en ce sens ?

 

"Ce fut un privilège d'avoir un atelier au cœur de Paris, j'ai eu la chance de profiter de la ville à chaque instant. Voyageant facilement d'un lieu à l'autre depuis la Cité internationale des arts, j'ai ressenti un sentiment d'appartenance à une communauté. La situation centrale géographique de mon atelier m'a permis de réaliser de manière pratique et efficace mes différents projets dans toute la France et, étant au centre de Paris, je suis resté en contact avec le monde de l'art français."

 

 

Selon vous, quelle est l'importance d'une résidence d'artiste aujourd'hui ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?

 

"La stimulation artistique et les nouvelles idées commencent souvent à briller lorsque votre routine habituelle et la conscience fraîche des nouvelles expériences de la vie quotidienne convergent. Avoir une résidence d'artiste nous permet de nous éloigner de notre environnement quotidien, d'avoir de la distance par rapport à la routine, ce qui nous donne l'occasion d'acquérir une nouvelle perspective des choses autour de nous, et de réfléchir sur de nouvelles possibilités et un nouveau vocabulaire. C'est l'une des sources les plus importantes de mon inspiration."

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

Artiste née en 1957 à Daegu, Kimsooja a fait du voyage le moteur de son travail artistique. Elle puise dans ses origines coréennes afin d’engager une réflexion sur le thème universel et intemporel du nomadisme.

 

 

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