exposition

Les alligators souriants

Kanaria

du 11 au 21 octobre 2018

Shakirail, Paris

Troisième et dernier volet du projet Animalité dans l’espace CP5 du Shakirail, lieu autogéré par des artistes. 


"Une galerie, un centre d’art et un espace alternatif sont trois manières différentes d’exposer l’art, trois déclinaisons sur le thème de l’Animalité dans ce qui constitue une partie les lieux de monstration de l’art contemporain. Monstration vient du mot monstre, l’art est une bête aux dents de loup.

Julie Dalmon travaille les carcasses de bêtes depuis la nuit des temps : des tibias d’autruche, des omoplates de veau, des huîtres ; c’est donc naturellement qu’elle s’inscrit dans ce projet animal.

Guillaume Dimanche : « Squelettes, crânes et vanités animales. Les corps poilus, chauds et sanguins disparaissent. Le passage dans le vivant ne nous laisse qu’un seul visage éternel. Notre perception se résume finalement à des fragments ténébreux. L’instant étendu de la photographie recueille l’esprit du sujet. Il n’y a qu’un seul chemin ». Guillaume Dimanche
Katia Kameneva joue sur l’ambiguïté des formes rassurantes : ballons, nounours et compagnie. La jeune fille est la mère de la femme et l’artiste se souvient de ses premiers émois en observant sa fille. Ainsi se créent des allers-venus avec des arrêts signifiants sur ses œuvres dessinées. 

Kanaria réunit les bêtes et les hommes comme au premier temps du monde. Imaginaire sans nul doute, car il ne fut pas aisé pour les premiers hommes d’exister. Peut-être que dans un avenir prochain, les êtres humains se rapprocheront des bêtes et de la nature dans une solidarité des êtres vivants sur Terre, car tout est lié, c’est fou.

Marc Molk peint avec les mains, du riz, des bombes, de l'eau, de l'huile, mais très peu de patience, des tableaux criards, vulgaires, fantomatiques, souvent composés simplement. Il ne repeint pas sans arrêt le même tableau, car sinon il aurait fait ouvrier en usine. Il est célibataire et n'aime pas plus que ça les animaux.
Vincent Prieur expérimente des formes diverses de déviances sociales, des instincts de survie qui élèvent les individus hors de leur sociabilité aliénante. Il annonce dans ses œuvres un pas de côté qui les décale du groupe vers une force animale.

Les rêves soudains de Cheyenne Schiavone sont repris au petit jour comme des éclaircies sur l’inconscient et l’artiste retravaille à l’aquarelle les sauvages souvenirs de ses nuits improbables. À l’instar du mot de Pessoa, ce que l’on rêve est peut-être ce que l’on est profondément, bien plus que ce que l’on vit."

- Laurent Quénéhen, commissaire de l'exposition

 

 

Kanaria (Japon) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts. 

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