Dr Thokozani Mhlambi présente Indlela ebheke e-Azania, une œuvre musicale en trois parties, basée sur un héritage historique africain :
La première partie, Indlela, couvre le voyage parcouru par les abahwebi vers les terres lointaines de la région. La deuxième partie s'intitule Rhapta, elle rappelle la vie urbaine du port de commerce, ainsi que les fortes communautés qui l'entourent. Enfin, la troisième partie Kuumbi représente les lieux où séjournaient les voyageurs il s'agit de la grotte qui faisait office d'hôtel, où les touristes séjournaient tout en menant leurs affaires dans les environs du port de commerce.
Rhapta, le port de commerce le plus au sud d'Azania au 1er siècle après J.-C. regorgait de fiers agriculteurs et de grands innovateurs en matière de science du travail des métaux. Ils commerçaient avec des navires amarrés près des falaises de la ville qui venaient de nombreuses régions du monde : l'Iran, Rome, l'Inde, l'Égypte notamment.
Ils venaient en Azanie pour l'or, l'ivoire, l'huile de palme, les cornes de rhinocéros et les "fleurs de fer" ; des ressources produites en abondance dans le sud-est de l'Afrique. En échange, les Africains recevaient des perles de verre de toutes les couleurs, du cuivre, des tissus et parfois même du vin.
Les personnes responsables de la circulation des marchandises, aujourd'hui appelée KwaZulu-Natal, étaient connues sous le nom d' "abahwebi" et devaient respecter les protocoles des familles royales, tout en continuant à approvisionner la population. Des artisans estimés dans le domaine du métal, du tonnerre et de la composition musicale étaient bien connus et exerçaient en autonomie, témoignant de la valeur de leurs talents et de leur expertise, du pays des Thonga, au Highveld, et jusqu'au KwaZulu-Natal et à eMampondweni, en bas des montagnes. Ces échanges se poursuivirent jusqu'en 700 après J.-C. À cette époque, Inanda (KZN) comptait une population considérable de familles de producteurs de fer (métallurgistes), qui vivaient sur les pentes des collines, autour de la rivière Umngeni.
Dr. Thokozani Mhlambi (Afrique-du-Sud) est en résidence à la Cité internationale des arts par le biais du programme de l’Institut français.