performances

Yagmur Stankulova & Yulian Stankulov

Personal Boundaries

Lundi 27 et Mardi 28 décembre 2021

Institut Culturel Bulgare de Paris

Pour le projet Personal Boundaries, les artistes Yagmur Stankulova et Yulian Stankulov se sont inspirés du film de 1976, The Boy in the Plastic Bubble et de son adaptation de 2001, The Bubble Boy. Né sans système immunitaire, le protagoniste du film est isolé dans un environnement stérile et doit porter un ballon de protection spécial pour sortir. Ce scénario rappelle beaucoup la pandémie de la COVID-19, à laquelle le monde a été confronté ces dernières années.

 

Les artistes souhaitent explorer la perception humaine et le rapport des individus à la réalité. En dessinant sur des panneaux en plexiglas, Yagmur Stankulova & Yulian Stankulov tentent d'en savoir plus sur le rôle subjectivant de l'artiste. Ils copient les images qu'ils ont devant eux sur un matériau transparent et suggèrent que cette approche conduit à une représentation exacte de la réalité. Mais le moindre mouvement, comme leur propre souffle, entraîne une disparité entre les lignes tracées et les objets visibles à travers le plexiglas. D'autres tentatives ont entrainé la superposition des nouvelles et des anciennes lignes du dessin. Ces expériences entendent démontrer que la reproduction exacte de la réalité est impossible. À partir du moment où l'artiste touche la surface, l'inévitable processus de subjectivation commence.

 

Avec la performance Personal Boundaries, Yagmur Stankulova & Yulian Stankulov veulent prouver l'authenticité des résultats mentionnés précédemment en utilisant un nouveau support :  une sphère transparente de deux mètres. Pendant que l'un des artistes entre dans la sphère et dessine, l'autre documente ce qu’il se passe. Un phénomène surprenant se produit pendant la performance : les différences de température entre l'intérieur et l'extérieur de la sphère engendrent un processus de condensation. En conséquence, les lignes pleines du dessin sur la surface transparente se transforment progressivement en contours transparents sur la base déjà floue. Les lignes restent ainsi le seul espace d'où l'on peut voir la réalité en dehors de la sphère.

 

Le Pont des Arts a été choisi pour la performance en raison de son symbolisme. De nombreuses personnes ont écrit à son sujet, mais les mots du célèbre historien de l'art Kenneth Clark dans son livre Civilization semblent assez justes pour le décrire : "D'un côté de la Seine se trouve la façade harmonieuse et raisonnable de l'Institut de France, construit comme un collège vers 1670. Sur l'autre rive se trouve le Louvre, construit sans interruption depuis le Moyen Âge. De l'autre côté de ce pont, depuis cent cinquante ans, les étudiants des écoles d'art de Paris se précipitent au Louvre pour étudier les œuvres d'art qu'il contient, puis retournent dans leurs ateliers pour parler et rêver de créer quelque chose digne de la grande tradition."