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Hélène Paris

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ENTRETIEN

 

Quels sont les bénéfices d'une résidence à Montmartre, à la Cité internationale des arts ?

 

"Ce qui frappe d’emblée quand on arrive sur le site de Montmartre est la singularité, le calme et la beauté du lieu ; quelques petits bâtiments posés ici et là dans un écrin de verdure, c’est un environnement idéal pour avoir l’esprit libre et trouver l’inspiration. À peine sorti on retrouve le tumulte parisien et tout ce que la ville a à nous offrir. 

 

C’est un lieu rare qui permet l’échange entre résidents. La pratique artistique est assez solitaire, chacun développe ses propres méthodes, techniques ou processus de réflexions. Les obsessions et la culture varient. La Cité internationale des arts nous offre la possibilité de confronter nos modus operandi, c’est très enrichissant. Je crois qu’on apprend beaucoup les uns des autres, on s’entraide, parfois émergent des collaborations. Je vis cette résidence comme une expérience très fertile et joyeuse."

 

 

Une exposition à la Cité internationale des arts en ce moment, nominée pour le Prix de Dessin Pierre David-Weill de l’Académie des beaux-arts, vos retours sur tous ces projets en cours ?

 

"Je suis très heureuse de montrer actuellement une première forme de L’Avenir est une fiction à la Cité internationale des arts, projet sur lequel je travaille depuis plus d’un an déjà et pour lequel j’avais candidaté. C’est une manière de donner véritablement corps à cette résidence et de voir mon travail se développer en temps réel. 

 

Ma pratique évolue assez vite ces derniers mois et le hasard a voulu que d’anciens dessins soient sélectionnés pour le Prix David-Weill (qui par ailleurs se tiendra aussi à la Cité internationale des arts !). De voir au même moment différentes étapes de mes recherches provoque un léger effet de recul et ré-inscrit ma pratique dans sa temporalité, cela me donne la possibilité de regarder les choses dans leur ensemble et d’être toujours un peu surprise par ce qui arrive et aurait pu ne pas arriver."

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

À travers des approches multiples (de la figuration à l'abstraction, du dessin au volume) quelque chose d'obsessionnel sous-tend le travail d'Hélène Paris : la désorientation. Elle dessine lentement une cartographie du doute, dans une trajectoire esthétique où l’omniprésence du noir prend sa source dans la finesse de la ligne pour l’anéantir dans la puissance de l’aplat. 

 

 

La recherche « Et la nuit éclairait la Nuit » (2017) lui permet d’intensifier son rapport à l’espace et au temps et de projeter son travail dans un territoire métaphysique où elle tente de formuler les désordres de la pensée à travers l’illusion et la confusion.

Elle joue avec les angles-morts, les zones grises, l’obscurité et attire le regard dans des jeux de manipulation de notre perception. Aujourd’hui Hélène Paris s’intéresse plus particulièrement à l’avenir dans ce qu’il a de proprement insaisissable, et se demande comment penser l’impensable. 

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