"Depuis ses débuts dans une école d’art de Caracas, Rosa Maria Unda Souki construit des espaces intérieurs, des espaces perdus, qui lui ont été usurpés, qu’elle a réinventés. Etudiante au Brésil, elle a mis en place un vocabulaire qui ne l’a plus jamais quittée, qui s’est développé pendant ses années parisiennes au début des années 2000, et dont elle renoue les fils depuis son retour en France l’année dernière, après un nouveau séjour brésilien.
Ses perspectives à vol d’oiseau qui tiennent moins à l’art du Japon qu’à celui des enlumineurs du Moyen-Âge, se sont progressivement enrichies d’atmosphères réalistes magiques, de références à des maisons d’écrivains comme Federico Garcia Lorca, ou d’artistes comme Frida Kahlo à qui elle a consacré une série qui l’a occupée de longs mois.
Après avoir tressé dans ses toiles des références minutieuses et des symboles à l’ésotérisme érudit, elle semble aujourd’hui revenir à une recherche plus onirique, peut-être plus libre. Ce sont la cohérence de son œuvre, et ses allers-retours constants, que révèle l’exposition Commencements. De ses œuvres de jeunesse qui sont les vestiges d’un exil, à ses expériences les plus récentes, l'exposition montre des oeuvres sur papier, une invitation à entrer dans son laboratoire mental."
Anaël Pigeat, commissaire de l'exposition
Rosa Maria Unda Souki (Brésil/Vénézuela) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts.