L’oeuvre de Geneviève Alaguiry questionne le contexte sociétal dans lequel les individus évoluent au XXIe siècle. Elle aborde plus particulièrement ici le rapport aliénant entre institution et artiste, ainsi que la pression capitaliste sur le monde artistique.
Dans un récit très personnel, prenant la forme d’un journal de bord, Geneviève Alaguiry expose l’état d’esprit d’un artiste en transit dans le cadre d’une résidence.
Elle fait référence tout au long de son texte à des situations réelles – soulignant l’humain qui est souvent voilé derrière le statut de l’artiste – où les rapports s’effacent au profit d’un brassage incessant et mécanique d’individus. Geneviève Alaguiry, réunionnaise, nous parle ainsi de l’invisibilité de l’artiste, et de la double invisibilité de l’artiste îlien qui n’existe finalement que par le prisme de l’exotisme.
Dans une quête perpétuelle de l’humain, de « l’amour désintéressé » selon ses termes, elle s’active à ramener l’humain au cœur de la création et au centre de nos vies. Les « pivots » de son récit très critique sont érigés en totems d’humanisme, et dont l’importance est donnée formellement par des marqueurs spatiaux-temporels très précis. L’artiste dresse ainsi la cartographie de ses rencontres, dans un voilé/dévoilé où l’espace d’exposition inaccessible au public, évoque l’impénétrabilité de l’intimité de ses échanges.
Geneviève Alaguiry (France) est lauréate des commissions Arts Visuels de la Cité internationale des arts. Elle bénéficie du soutien de la Direction des Affaires Culturelles de la Réunion, de la Région Réunion et le concours de l'association Praxitèle
Journal de Bord d’une artiste en errance est une exposition accompagnée d’un texte de Sonia Recasens, historienne de l’art et commissaire indépendante.