cinéma

Bawa Kadadé

CNC x Cité internationale des arts

Deux questions à Bawa Kadadé, réalisateur...

Lauréat de la 1e et 2e édition du Fond...

Lauréat de la 1e et 2e édition du Fond... pour la Jeune Création Francophone du Centre National du Cinéma et de l’image animé, pouvez-vous nous dire comment cela a influencé vos projets ?

 

"Grâce au fonds Jeune création francophone, j'ai pu finaliser mon premier long métrage documentaire Etincelles dans des conditions optimales.  Ce film traite des questions du vivre-ensemble et du dialogue inter religieux.

 

En voici un résumé : Mailo est mon village natal. Je suis chrétien, mon père est musulman. Aujourd'hui, je ne reconnais plus mon village qui est devisé à cause des tensions religieuses avec comme ligne de démarcation le goudron : les musulmans d'un côté, les chrétiens de l'autre. Pourtant nous sommes une même famille. Tout le monde connait le problème mais personne n'en parle. Alors pour délier les langues et provoquer la parole autour du vivre ensemble, je retourne au village avec un projet : construire ma maison du côté musulman."

Vous avez obtenu une résidence à la Cité...  

Pour cette 2e édition, vous avez obtenu une résidence à la Cité internationale des arts pour la préparation de votre documentaire « Une ville en mutation ». Quels changements cette résidence vous a apporté pour le développement de ce long-métrage ? 

 

"Avoir un projet est une bonne chose mais avoir un cadre convenable pour le développer est une réelle opportunité. Ce cadre-là, le fonds Jeune création francophone me l'a offert à travers la résidence de la Cité internationale des arts, où les conditions de travail et les échanges avec des professionnels du cinéma de divers horizons m'ont permis de beaucoup avancer. Aujourd'hui, mon écriture est plus aboutie et je sais que je peux aller en production en toute sérénité."

 

 

Bawa Kadadé est en résidence à la Cité internationale des arts avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'image animé. A l'occasion de cette interview, Mathieu Fournet, Directeur des affaires européennes et internationales du CNC revient sur le programme...

A découvrir par ici !  

"Le CNC, la Fédération Wallonie Bruxelles (Belgique), le Film Fund Luxembourg, la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC - Québec), Téléfilm Canada et l’Office Fédéral de la Culture (Suisse) ont créé, il y a quelques années, un groupe de réflexion et d’échanges en faveur du soutien de la langue française comme outil de création et de promotion de la diversité culturelle.  Accompagner un artiste comme Bawa Kadadé pendant sa résidence s’inscrit dans cette ambition d’encourager la création en langue française, la diversité culturelle, la liberté d’expression et s’intègre dans le souhait partagé de mener une politique francophone commune.

 

Depuis 2017, cette politique s’est concrétisée avec la mise en place d’un fonds de soutien à la création en Afrique francophone et Haïti, le "Fonds pour la jeune francophone". Ce dispositif est alimenté par des contributions financières ou en nature des pays francophones du Nord. Il est géré en partie à Ouagadougou, au sein du collectif Generation Films, qui est en contact permanent avec les cinéastes et accompagne les projets. Il a pour vocation de soutenir des jeunes cinéastes, auteurs et producteurs d’Afrique francophone subsaharienne et Haïti dans la mise en œuvre de leurs projets audiovisuels, en les liant très en amont avec des diffuseurs, partenaires du fonds, TV5MONDE, Orange et France Télévisions, pour garantir leur future visibilité. Des accompagnements aux différents stades (écriture, développement, production, post-production) et des actions de formation sont mises en place selon les besoins des projets soutenus par la commission mise en place à cet effet, afin de contribuer de manière pragmatique à encourager la structuration d’un écosystème audiovisuel local.

 

Les besoins en accompagnement des auteurs sont importants en Afrique francophone subsaharienne. Au sein du Fonds pour la jeune création francophone, nous avons ainsi créé des partenariats avec plusieurs résidences d’auteurs, pour la plupart établies en France mais pas uniquement (Tunisie, Québec). Inviter un auteur à résider à la Cité internationale des arts, c’est lui permettre de pouvoir avancer sereinement sur son projet, de le confronter à des artistes d’autres disciplines et de nombreux pays qui poseront un regard nouveau sur son œuvre. Cette ouverture à d’autres univers nous semble importante et enrichissante pour tous les artistes. En étant situé au cœur de Paris, les rencontres avec d’autres professionnels et artistes est également encouragée. Cela permet aux auteurs d’être accompagnés par des consultants dans un rythme qu’ils peuvent définir ensemble facilement. C’est tout l’environnement mis en place, l’espace, les projections, les rencontres avec artistes, professionnels et publics, qui permet d’animer et d’inspirer le travail de chaque projet et l’expérience de chaque artiste auteur, et la poursuite de leur parcours dans son pays."

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