cinéma

Arab & Tarzan Nasser

Questions à Arab et Tarzan Nasser, réalisateurs palestiniens...

Quelques mots sur vous...

Quelques mots sur vous, votre histoire personnelle et votre façon de travailler en duo ?

 

"Arab et Tarzan sont deux corps pour une âme et deux acteurs pour une oeuvre. Nous sommes nés à Gaza (Palestine) et y avons étudié les beaux-arts (peintures) avant de commencer à travailler dans le domaine de la réalisation de films."

Votre premier long métrage Dégradé...  

Votre premier long métrage Dégradé est présenté lors de la Semaine de la Critique de Cannes en 2015, en quoi ce projet sera-t-il décisif pour la suite de votre carrière ?

 

"Depuis que nous avons commencé notre carrière artistique, nous sommes habitués à ce que chaque pas fait en direction de l'avenir ouvre la voie à nos projets futurs. Notre film Dégradé est, sans aucun doute, l'une de ces étapes.

Le coup de projecteur dont il a bénéficié et l'enthousiasme que sa sortie a reçu dans le monde entier, en particulier ici en France, furent très positifs pour nous. Tous ces points nous ont donc poussés à travailler sur notre deuxième long-métrage, Gaza Mon Amour, qui va bientôt voir le jour."

Pourquoi... en France ?

Pourquoi avez-vous décidé de vous installer en France ?

 

"La France est une terre fertile pour tout artiste qui cherche son espace et pour développer ses capacités artistiques, au-delà du simple respect que l'artiste reçoit en tant que tel qui semble émaner ici. C'est en soi une raison suffisante pour nous de vivre ici."

Vous avez bénéficié d'une longue résidence...

Vous avez bénéficié exceptionnellement d'une longue résidence à la Cité internationale des arts, en quoi cela vous a-t-il été utile ?

 

"La plus grande marque de respect pour notre statut d'artiste et notre travail est d'ailleurs l'obtention de cette résidence longue à la Cité internationale des arts. 

 

La Cité nous a donné un espace de liberté pour débuter et développer notre deuxième long-métrage. Grâce à sa centralité dans Paris et tous les aspects qui la construisent, la Cité a eu un grand rôle dans le développement de notre travail artistique ainsi que de nos vies."

Une anecdote sur votre résidence...

Une anecdote sur votre résidence à la Cité internationale des arts ?

 

"Nous avons reçu le prix Jeunes Artistes en 2010 à Gaza, une récompense considérée comme l'une des plus importantes et prestigieuses pouvant être décernées aux artistes palestiniens, pour notre premier projet cinéma intitulé Gazawood.

 

Parmi les avantages de ce prix figurait une résidence de six mois à la Cité internationale des arts via un partenaire de la fondation. Nous n'avons malheureusement pas pu la réaliser car cette dernière n'était possible que pour une personne à la fois. Nous devions y aller chacun notre tour ; nous avons refusé de nous séparer. 

 

Et, par un hasard heureux, lorsque nous sommes venus vivre à Paris il y a quelques années, la Cité internationale des arts était là et nous a proposé une résidence que nous avons pu faire ensemble."

 

 

Arab et Tarzan Nasser sont en résidence à la Cité internationale des arts avec le soutien du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Leur résidence bénéficie du soutien et de l’accompagnement d'Usage du Monde au 21e siècle. A l'occasion de cette interview, Anne Devauchelle, présidente de l'association revient sur le programme...

 

"L’accompagnement est centré, comme pour toutes les résidences, sur le projet artistique et son suivi étape par étape, afin de s’assurer qu’il aboutisse dans les meilleures conditions.

Mais pour ces artistes déracinés, il doit être plus global. Un temps d’adaptation est nécessaire, il faut prendre en compte les questions juridiques, éventuellement médico-sociales, l’apprentissage de la langue….On s’appuie sur un réseau de partenaires solides et bienveillants, en France et à l’étranger, construit autour des Rencontres du Louxor, qui rassemblent cinéastes, professionnels et spécialistes du droit d’asile. 

Mais au quotidien, l'accompagnement repose sur les équipes de la Cité. Nous sommes attentifs à être réactifs en cas de problèmes, et mieux à les prévenir par un travail en amont.

 

Ainsi, pour les frères Nasser, cela a pris un an pour qu’ils obtiennent le statut de réfugiés avant qu’ils s’installent en résidence dans l’atelier-logement que nous ont confié la Cité internationale des arts et le UNHCR, avec le soutien de la Ville de Paris et du CNC. Ensuite, tout a été facile, car ils sont à la fois inventifs, talentueux et travailleurs, bien entourés par un fidèle producteur, et extrêmement positifs !"

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